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Titre du blog : Et si Amour me veut faire mourrir en aimant..
Auteur : thyrana
Date de création : 21-01-2006
 
posté le 02-03-2006 à 10:50:45

l'âne-ange

Il est des instants qui nous paraissent lointain et irréel. Nous avons du mal à nous dire non seulement qu'ils ont existé, mais surtout qu'ils furent si important à nos yeux. Cela nous parait tellement anecdotique lorsqu'on voit l'ensemble du chemin qu'on a parcouru depuis lors.

Des personnes passent ainsi, on leur parle, on s'échange quelques mots... ca va loin... là où l'on ne contrôle plus. Alors on se laisse guider... et on en vient parfois à écrire des choses... des mots qui naissent en nous sans qu'on ne les attendent... des sensations, une perception nouvelle des objets, de l'objet qui nous a percuté. Nos écrits nous semblent vivants et il nous révèle ce que nous ne voulons point dire, point penser, point vivre.

Souvenir d'un rire, d'une voix, d'un sourire, d'échange et de larme... Ces moments resteront toujours profondemment encrés en nous, même s'ils nous semblent incohérents... inutiles... flous... aujourd'hui.

J'ai hélas perdu l'ensemble de ma correspondance. Il m'en reste quelques mots ici et là, quelques poèsies, que je trouve parfois maladroite, mais, je le redis, je me décide aujourd'hui à ne point les retravailler... je ne voudrais en rien froisser la sincérité de ces instants. Ce poème, accouché, a beau posséder des facettes qui ne me conviennent plus à mon présent... il reste le miroir entier d'un passé très lointain.

Je dirais donc seulement merci.

Merci à celle que je ne re-verrais sûrement plus.

 

Chère ange,

 

Plus de nouvelles, la contrainte du temps,

Et, éternelle contrainte de l'amant,

Je vous écris de même, en attendant

Que vous retrouviez par mon coeur

Les pensées d'antan

Qui brisaient nos frontières

Et nos corps s'enlaçant,

Eclataient les barrières

De nos corps fixes, et du moment.

 

Arpentant mes pensées,

Je retrouve ce serment 

Figé comme le marbre

Erigé sur mes lèvres

Vos rires comme des chants

Répondant à mes fièvres

Dans les plus grands tourments

Vous êtes sujet des rêves

Qui m'ont parlé longtemps

D’un homme bientôt orfèvre 

Et d'une femme toujours diamant.

 

Yeux sans les yeux

Retenus jusqu'au coeur

Main sans la main

Allié dans les sens

Lettre par lettre,

Il m'appelle, agissant,

Tantôt en berceuse

Tantôt haranguant

Ne faisons pas semblant

Vous aimez comme j'aime

Si doux, passionnément.

 

 Ces paroles dictent ma vie

Ces souvenirs disent la Vie

Que j'ai pu espérer, un moment... 

 

Le puis-je encore, amour ?

Dès lors que nos instants s'épuisent...

Dès lors que notre amour s’enlise...

Dès lors que nos yeux ne lisent...

Plus jamais notre présence...

Plus jamais notre essence...

Le puis-je encore, amour,

Quand nous sommes loin de nous ?

 

Pourrais-je le croire, amour,

Douce clarté de cette nuit,

Quand vous me répondrez,

J’attends, et j’ouïe.

 

J'envoie missive au sort

Qui pourra décider

Seul maître de ce port

Il m'aura ordonné

De désigner l'amour

Et je lui ai montré

Que désigner est court,

Il fallait déclamer.

 

 

Commentaires

shadow le 07-03-2006 à 11:35:02
Même s'il ne te convient plus, ce poème reste tout de même magnifique. Bravo :}