"Mes félicitations !"
Pauvre ignorant.
C'est amusant quand on ne sait pas.
C'est encore plus amusant, quand on sait et qu'on fait exprès d'étaler au grand jour sa vie privée d'une manière sous-entendue, mais bien entendu, tout de même. On casse ainsi des vies... mais on s'en fout, l'important, c'est l'amusement de l'instant... se soucie-t-on ensuite de combler le mal ? Se soucie-t-on de réparer l'erreur ou du moins de sous-entendre désormais l'inverse ? Non, on détourne la situation et simule... ho tu sais, je ne suis pas comme ca, je ne vais pas parler de ma vie privée à des inconnues... hypocrisie involontaire...? peut être, peine involontaire...? Sans aucun doute... mais bon, encore une autre... Un mot aurait pu faire tant de bien à un homme et réparer tant de chose... en un quart de seconde... mais non... on fait l'impasse... on refuse d'aider à cotériser... "débrouille-toi tout seul"... voilà ce que j'ai ressenti en sachant que ce n'était pas la pleine réalité... alors, était-ce par pudeur ? Je ne crois pas que ce soit le mot.
L'ignorance nous amène même à féliciter des situations dramatiques, sinistres, profondemment avilissantes... mais quand on ne sait pas tout, que l'on vous trace des portraits aux couleurs bien choisies... alors le tableau peut être charmant.
C'est un peu comme les images superposées en trois dimensions : selon la position du soleil, il apparait plusieurs représentations. Tout le problème est de comprendre si c'est la main qui doit bouger ou le soleil.
"Mes félicitations"... Ses félicitations... "Toutes nos félicitations !", "Tout mes compliments !", et joyeuses nuits de noces tant que tu y es non ? Cette phrase résonne encore dans ma tête comme une algue désséchée qui remonterait à la surface d'un océan calme mais encore mouvant.
Elle est certes anodine, naîve et banale lorsqu'on en méconnait le contexte et insignifiante même lorsqu'on le connait. Pourtant, elle m'a frappé. Frappé par l'absence de réaction, frappé par l'absence de compréhension, frappé par l'erreur incorrigée qui plane encore, là, au dessus, malgrè la reconnaissance et le regret... frappé par ce premier témoignage d'insensibilité... frappé par cet avatar que nous avions choisi ensemble, frappé par ses mots...
Où s'arrête alors la sincérité... où s'arrête le mensonge... où commence l'oubli... où commence le pardon... lorsqu'il commence... il y aurait une bonne et une mauvaise sincérité ? "Cette personne est très sincère", est-ce pour autant quelqu'un de bien ? certainement pas.
Les personnes entièrement sincères sont rares car c'est difficile d'être purement sincère dans la vie. Et, encore une fois, cela n'a rien à voir avec une qualité ou un défaut : c'est un critère. La personne qui ne saura pas présentée sa vérité et qui se cachera sous le critère de la sincérité est aussi coupable que la personne qui ment. La personne qui saura commentée la réalité entière présentée pour ne point choquer sera la personne positivement sincère. Il ne faut pas pour autant choisir sa réalité pour présenter sa part de vérité... c'est cela que l'on appelle mentir... il faut juste aider à la lecture en mettant en lumière certains aspects du contexte ou de la réalité en elle-même.
La sincérité n'est pas un but en soi. Il faut pas forcément chercher à être sincère mais à être gentil. Si l'on respecte quelqu'un, il faut le faire, même lorsqu'il est absent. C'est, d'après moi, là que l'on peut voir la profondeur du mot. Etre sincère avec une personne, envers une idée ou un concept... c'est d'abord être sincère dans l'absolu même lorsque cela nous est immédiatement inutile.Quoiqu'il advienne, on se doit d'être d'une même opinion dans tout les moments de la vie. Je crois que c'est cela la sincérité.
Dans la même optique, si l'on considére l'absence de sincérité, malgrè mon attachement à la culture chrétienne, je ne suis pas un adepte du Pardon. Pourtant je reconnais à tout Homme le droit à l'erreur si elle sert d'apprentissage. Car lorsqu'on réalise un acte, si on le regrette, il nous faut l'assumer et le réparer mais il faut également assumer cette réparation. Le pardon, tel qu'on le concoit dans l'immédiateté de l'instant, est le chemin de la facilité pour les fauteurs. Le pardon est un travail commun, un échange constant et de longue haleine entre deux personnes.
C'est pourquoi je préfere l'oubli. Dans celui-ci, il y a également un travail de pardon. Car le passé est là constamment et il remonte à la surface de temps à autre... C'est à ces moments où l'on peut s'assurer que le fautif regrette réellement et assume. Mais c'est à lui de le montrer, à lui de tendre la main. S'il regrette, alors on peut oublier...et si on oublit, on arrive à pardonner... définitivement...
C'est pourquoi je dis que c'est un travail long. Il ne suffit aucunement de dire "Je te pardonne" pour passer à autre chose... n'oublions pas que le passé fera toujours parti de nous et de ce qui nous forge... et si on se forge avec du métal qui n'est pas assez chaud... l'épée risque de se briser prématurément.
Commentaires
Pourquoi le prendrai-je mal ?
Je savais que tu avais mal pris cette réaction (ou plutôt cette absence de réaction) et je me doutais que tu pensais cela déjà... rien de neuf.
Il y a des sujets que j'ai envie d'aborder avec des personnes et d'autres que je n'ai pas envie d'aborder. Ce jour là, je n'avais simplement pas envie de parler vie privée avec cette personne.
Point à la ligne.