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Titre du blog : Et si Amour me veut faire mourrir en aimant..
Auteur : thyrana
Date de création : 21-01-2006
 
posté le 07-02-2006 à 22:03:15

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Transport en commun - 18h00.

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Je n'ai plus l'habitude de regarder le monde qui m'entoure. Et pour cause. Ce soir, les gens étaient fatigués, j'ai vu, j'ai entendu, j'ai percu des moments de vies qui m'ont quelque peu terrifié... ils n'avaient rien d'inhumain, bien au contraire... 

 

Devant moi, une mamie, une fille, même pas 20 ans, qui avait le berceau d'un Bébé à la main. Celui-ci, aussi surprenant que cela puisse paraître, fit une fixation sur la porte de sortie du bus avec les gens qui partaient. D'après moi, c'est une interprétation comme une autre, ils voulaient également sortir avec les gens car il tirait sur sa ceinture en direction de la porte et ce, à chaque fois que la porte s'ouvrait et que le bus s'arrêtait. Dois-je préciser que, fou de frustration, celui-ci hurlait à chaque fois du cri le plus strident que j'ai jamais entendu de ma vie entière et cela, pendant les 45 minutes qui me ramenaient chez moi ?   

 

Savez-vous quelle solution la mère trouva ? De petites gifles d'abord discretes, pour qu'ils se taisent, puis de plus en plus violentes. Le gamin jeta son doudou, formé d'un petit bout de chiffon, et la mamie l'obligea à le reprendre par trois fois. Beaucoup de violence et d'agacement, bien peu de douceur et d'amour là dedans. Certes... j'avoue, de telles situations surtout lorsqu'elles surviennent en lieu public peuvent désorienter mais le spectacle qu'elles nous livrèrent m'a un peu écoeuré.

Moi même, en de telles situations, je ne sais ce que j'aurais fait. Sans doute, aurais-je pris le gamin dans mes bras pour le calmer doucement. Chose que la mamie a proposé un moment mais la fille refusa catégoriquement... vu qu'elle avait mit trente minutes pour mettre sa ceinture... que voulez-vous, il y a des arguments implacables parfois. 

  

A ma gauche, en sortant, une fille, je ne saurais dire son âge, alors que nous étions assis l'un à coté de l'autre, me pousse agressivement en soufflant pour passer.

N'eut-il pas été plus agréable de demander, certes rapidement, mais gentillement si elle pouvait passer, chose que je ne lui aurais certainement pas refusé, comme il est convenu de le faire entre personnes civilisées ?... Nous avons passé près de vingt minutes assis l'un à coté de l'autre et elle ne m'avait pas paru aussi stressé... aussi insolente...

   

Derrière moi, deux jeunes filles "discutent" d'une certaine journée : "Je me suis couché à 3h00 du matin, je me suis levé à 4h00, j'étais déchiré, en plus avec tout ce que j'avais fumé, j'ai envoyé pété le gadjo... c'est trop de la bombe la Mecque". 

Les gens qui ne respectent pas le message religieux et les pratiques religieuses en elle-même, il en existe de partout. Toutefois, je trouve cela profondemment écoeurant de pratiquer une religion avec des valeurs aussi nobles que l'Islam en l'insultant de cette manière. Je n'aurais pas personnellement l'idée d'aller à un office et de me bourrer la gueule dans la même journée ou, en tout cas, d'en parler comme ca. L'ensemble du dialogue était assez grisant et je n'ai pas vraiment voulu retenir mon attention plus longtemps. J'ai pu saisir qu'elles ont critiqué la mère du bébé qui hurlait et une autre personne qui téléphonait au même instant... enfin rien de très original.

 

A ma droite, un couple de personne agée qui critique une dame en train de dormir sur le siège de devant : "Il y a des lits pour ca, quand même" lâche l'une d'elle indignée.

En quoi celle-ci embêtait-t-elle ? celles-ci ont-elles dit quelque chose aux deux jeunes qui parler très fort à l'arrière ? celles ont-elles précisé leurs mécontentement face aux cris stridents du gamin ? Non... elles se sont braquées sur la seule personne qui ne faisait pas de mal à une mouche et qui restait dans son coin.

 

La vie est ainsi faite de ces petits bouts de vie qui s'entrechoquent sans cesse sur diverses sensibilités. Pour certain , il n'y aurait rien eu de choquant dans ces moments là.

 

Voilà donc un segment du monde dans lequel nous vivons. Ho, je ne dis pas qu'il y n'a pas des gens tout à fait adorables parfois, aimables, polis, souriants, rassurants qui vous font apprécier de sortir de chez vous et de vous ouvrir... mais si peu... même ceux-ci commencent à comprendre qu'il y a de moins en moins de place pour le calme et l'ouverture d'esprit en ce monde. A quoi bon essayer d'être le plus aimable et ouvert possible si l'on vous conspue tout le jour ? 

Tout le monde prône ainsi l'acceptation d'autrui dans le discours, des grandes notions comme la Xenophobie, l'homophobie, l'arabophobie et j'en passe sont défendus par tout les intellectuels, par les grands leaders politiques et par toutes les personnes qui se voient touchées par ces formes d'intolérances... or... je me demande si avant de pouvoir faire vraiment intégrer ces notions, qui sont fondamentales, j'en conviens, notre société ne devrait-elle pas revenir d'abord à une échelle plus locale, à une micro-échelle individuelle pour travailler ce genre de comportement ? 

 

D'aucun considérera les comportements que j'ai décris comme anodin... or...  si on les considère réellement pour ce qu'ils sont c'est à dire pour des élèments composants et intégrés dans la réalité quotidienne de notre société, en fin de compte, on peut comprendre que ceux-ci sont le reflet du mal le plus flagrant de notre siècle, racine de tout nos maux : l'Egoïsme.

 

Par cela j'entends, l'égoïsme psychologique, le refus de penser pour l'autre, dans les yeux de l'autre, dans l'esprit de l'autre ou du moins d'essayer, même si on se trompe.

 

Les grandes lois et les grands discours ne s'attaquent pas à ce sujet car il fait parti d'un problème éthique qui n'a rien de très scientifique. Il n'y a pas de grands sujets historiques, politiques ou sociologiques sur l'égoïsme à part en disant, à partir de 5 et demi à son petit garcon qu'il faut s'ouvrir aux autres... l'égoïsme ne concerne pas un peuple ou une région du monde et n'a pas eu un point culminant historiquement et géographiquement comme toutes ces grandes notions, il concerne l'humanité entière à toutes les époques de son évolution et reste un sujet des plus encrés dans notre société actuelle.

 

Or, nous ne le combattons pas. Nous en avons déjà fait, il y a bien longtemps une fatalité.

"ils sont comme ca, n'interviens pas tu t'en prendras plein la gueule"...

"le monde est comme ca"...

"Je suis comme ca"...

 

Commentaires

thyrana le 08-02-2006 à 12:26:14
Merci pour cette précision.

Cependant, dans ce cadre-ci, la personne narrait une journée où elle avait été également faire ses prières à la Mecque le même jour.
Nemo le 08-02-2006 à 10:26:38
"c'est trop de la bombe la Mecque".


Note :

l'expression "la Mecque" devient aujourd'hui une apostrophe mise en fin de phrase comme un "super", "la vérité" ou autre. Ca ne sert qu'à appuyer le commentaire précédent et n'a aucune connotation religieuse... c'est une mode, un tic de langue supplémentaire.