Un intervenant rappelle que dans une interview donnée à Henri Amouroux (en 1964) de Gaulle avait ainsi jugé Hélène de Portes (Maîtresse de Paul Raynaud) : "C’était une dinde, comme toutes les femmes qui font de la politique".
Je reviens sur ce grand personnage quelques minutes qui est un prétexte, je l'avoue, pour élargir l'idée qu'il émet ici.
Cette phrase, lancée dans un moment de fureur et d'excès est à l'image de la pensée de toute une époque qui a voulu écarté les femmes du milieu politique.
Hmmm... "écarté" ? est-ce bien le verbe approprié ?
Nous l'avons dit il y a de cela une semaine, la femme depuis longtemps est mis à l'écart de par sa condition physique : l'armée et la guerre ont toujours construit la nature du pouvoir politique. Autour du guerrier, de l'homme fort, se greffe une aura, une légitimité sacerdotale qui tire ses bases des dogmes catholiques... jusque là... où donc peut-on voir ne serait-ce qu'une place infime à la gente feminine ? Nulle part. Or, ne nous leurrons pas, elles ont toujours eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de place mais non officielles.
Quand on se dit que les mentalités publiques évoluent dans le même sens que l'évolution politique, d'après les aspects cités plus haut, on comprend pourquoi on ne pouvait pas intégrer officiellement dans les charges de l'Etat.
"On" est ici très large. A la fois informel et intemporel, "on" signifie l'ensemble des évènements et des pensées, l'évolution générale de la société et des mentalités masculines, certes, mais également féminine. Ca n'a jamais été directement les hommes qui ont mené une politique anti-feminine : exclure les femmes du trône par exemple est comme construire une monastère parcequ'on a peur du salut de son peuple, cela fait parti des croyances et des pensées d'un certain temps. Je ne dis pas que ce fût le cas pour tous. Certains cas pourraient aisément prouver le contraire mais au niveau de ce débat au lieu d'aller chercher dans l'évènementiel, je crois qu'il vaut mieux se concentrer sur les mentalités et les croyances.
La femme elle-même n'a jamais cherché, en France, à s'imposer et à rafler les titres qui ne lui revenaient pas. Or, encore une fois, est-ce pour cela qu'elles ont renoncé aux pouvoirs de ces mêmes titres ? Non, certainement pas.
Ainsi sera donné des titres, certes pompeux, mais secondaires significatif de la régence, d'un pouvoir donné aux femmes pour un temps restreint, et seulement lorsqu'on en a vraiment besoin....
Le Royaume des francs, le royaume de France, l'Empire Francais, la République Française s'est ainsi bâti sur ces valeurs et on les retrouve encore aujourd'hui dans le rôle parfois "people" de ces demoiselles.
Faut-il le regretter ? L'évolution des systèmes politiques, menant de l'élu du destin et des évènements à l'élu du peuple, donne la possibilité à toutes personnes de s'imposer à la place du souverain de France. En cela, la Révolution Française présente réellement une rupture et c'est surtout, au niveau des femmes, la première guerre mondiale qui vient la confirmer.
Faut-il intégrer cette évolution ? De grès ou de force de toute facon, elle est là. L'égalité homme\femme dans la politique est chose naturelle et tout à fait légitimée par l'évolution de nos sociétés. Elles ont toujours eu une place dans la politique et ce qui reste regrettable, c'est que l'on parle de "combat" encore aujourd'hui dans ce contexte. Je dirais plutôt qu'il faut enterriner l'évolution entre les femmes de l'ombre de l'ancien régime et les femmes ouvertement politique de nos jours. Les femmes ont en effet toujours été politique.
Elle se décide à changer de perspectives... certes. Comme les hommes, si elles en ont les capacités, il serait injuste de balancer des arguments de machisme pure juste pour les décribiliser. Non, il y a d'autres arguments plus contructifs à avancer non pour les effacer de ce monde mais pour leur retirer une accession, une seule.
En effet, il est certain titres d'Etats, de pouvoirs disons.. suprêmes qui ont trait à l'Etat en lui même et qui ne serait leur être attribué. Dans tout régime monarchique... il faut une tête, une tête unique, garantissant la sureté et la cohésion nationale.
Il me parait évident que les capacités doivent être loués pour tous, homme, femme, enfants, pingouins... Mais la présidence de la République, digne héritière dans la logique de la Vème république, de l'Empereur, du Roi -Roi guerrier,Roi soleil, Roi sacré- du Chef de guerre, contient quelque chose de plus. Ce concept a en effet été élaboré deuis les premiers temps des rois francs pour louer plus qu'une capacité, plus qu'un pouvoir, une souveraineté, l'Etat. Que l'on considère que la personne soit apte ou pas a donc, en France, bien peu d'importance, notre image de l'Etat, sa construction et sa force tire sa génèse d'une continuité. Cette continuité a trait à notre identité nationale, nous ne pouvons y déroger sans nous rejeter nous même.
Bon, soit, ouvrir sur cette citation de De gaulle pour parler de cela est... audacieux de ma part.... et reste loin de ma pensée... mais c'était juste pour placer cette phrase que je trouve amusante... autre temps... autre moeurs... tout évolue... j'ai déjà préparé mes valises..
*ici l'image du supplice de Brunehaut prend tout son sens. Après avoir réaliser sa vengeance, elle cherchera à outrepasser ces droits en dirigeant l'ensemble de la Neustrie-Austrasie-Bourgogne... bien mal lui en a fait car l'ensemble de l'aristocratie, maire du palais, Roi de neustrie et charmants oncles de la dynastie mérovingienne ont regroupé contre elle toute un stratagème pour la châtier : elle fut mis nue sur un cheval blanc, traînée ainsi dans tout le royaume, puis, attaché à l'arrière-train dudit cheval, mouru déchiqueté.