<Assister à une avant-première pour jouir de la présence des acteurs du film que l'on va voir avant tout le monde (parcequ'on est prévoyant, nous) est chose tout à fait compréhensible et il est heureux que de tels procédés existent pour nous montrer que les acteurs des films sont aussi des êtres humains, mais assister à une projection avec les deux acteurs quasi-bourrés, ca c'est pas mal. Hier, entre deux têtes qui allaient exploser, nous avons pu, ma copine et moi, assister à ce genre de séance pour aller voir "Les Brigades du Tigre". Si j'étais du genre à aimer les films de gangster des années 1910, je pense que j'aurais franchement adoré. A l'instar de la focalisation du public sur la relation entre la série et l'adaptation cinématographique, j'ai cherché à comprendre ce qui dégagait du film en lui, sans me préoccuper d'avantage de sa source télévisuelle.>>
Voilà ce que j'écrivais la semaine dernière avant de tomber dans un coma trachéïtique aigu pendant que ma tête implosait lentement...
Je continue à penser que les avant-premières sont de très bonnes choses pour satisfaire sa frustration cinématographique et qu'elle donne un prétexte pour aller voir les na... les films naturellement soporifiques.
Vous savez, ce genre de séance qui s'approche de l'étude pré-antique du commerce de la céramique étrusque en méditerranée occidentale ? hé bien j'ai ressenti la même chose pour les deux... (le mal de tête en moins pour les étrusques... il devait faire moins chaud...).
Pour ceux qui se demande, OUI, j'ai bien été voir cette conférence, du reste intéressante, qui aurait pu me réconcilier avec un peuple aussi ridiculisé par l'Histoire que les belges par exemple (c'est dire !), si ce ne fût après un repas fort bien arrosé (de coca) dans une ambiance d'église qui me rappella avec nostalgie la messe dominicale de Saint-Jean Bosquo à 8h30 du matin... et qui me permettait de terminer ma nuit.
Encore aurait-il fallu, bien sûr, à la messe comme à la conférence, qu'un coude salvateur ne me remua l'avant-bras en me rappellant à la juste conduite qui faisait de moi un "bon petit", attentif, sérieux, pieux dans un cas, scientifique dans l'autre. Dans le premier cas ce fût ma mère, dans le deuxième, ma femme, que dire sur les récriminations de la psychanalyse actuelle fait aux conclusions de Freud... il y a parfois des choses qui nous dépassent.
Enfin bref, ambiance d'église certes, voire de tombeau si l'on accepte la moyenne d'âge présente (paix à leurs âmes... et à la nôtre), mais le discours n'en restait pas moins construits mélant Passion archéologique et mystère antique... deux ingrédients qui ont sur moi l'effet d'un valium, voire pire... Car tandis que s'éloignaient les rêves napoléoniens, c'était deux mois de visionnage de pots, d'amphores, de bouts de briques, de griffonnages divers sur des matériaux divers qui me rappelaient à leurs bons souvenirs : cette dissert' type CAPES du mois de janvier réalisée à la hâte et auquel j'ai, avec l'aide de Dieu, triomphé.
Oups... une erreur s'est glissée dans cette phrase... quand je disais qu'il ne faut pas faire de conférence à vocation scientifique dans un bâtiment annexé à l'archevêché...
Une chose m'a percuté tout de même et je ne peux me permettre de laisser cela de côté, car même entre deux picages de nez, j'ai eu le temps au moins d'assister à l'introduction et s'il advenait qu'un quidam me demanda d'une manière fortuite ce que j'en ai pensé, je lui répondrais : "Monsieur, j'ai trouvé son discours remarquable, des exemples forts bien sélectionnés qui font bien état de la pertinence de ces arguments, le plan était clair, compréhensible, sa voix (quand elle était sur le micro) résonnait avec justesse... mais... en histoire, si tant est que les antiquistes le soient, NON, MONSIEUR, ON NE FAIT PAS DE PLAN EN DEUX PARTIES MEME QUAND ON EST PRESSE !!!
Faut pas charier non...