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Titre du blog : Et si Amour me veut faire mourrir en aimant..
Auteur : thyrana
Date de création : 21-01-2006
 
posté le 25-08-2006 à 02:44:38

Youpie ...

25/08/84,  Voilà qui est amusant. Une date qui sonne pour moi un bien étrange glas... Auparavant, une sensation d'empressement et de bonheur me parcourait les entrailles lorsqu'on évoquait ces nombres devant moi.

 

En effet, Voilà le temps de mon anniversaire et à chaque fois depuis maintenant environ 5 ans, j'ai l'impression que c'est le pire jour de ma vie. Tout le monde s'empresse de me demander ce qui me ferait plaisir... ce dont j'ai envie... Bof.. je n'ai envie de rien, ou plutôt, je n'ose pas avoir envie de quoique ce soit quand je pense déjà à mon bonheur quotidien... et puis il y a ces choses immatérielles, incontrôlables, ces souhaits que l'on ne prononce que sur le bout des incisives sans trop y croire... qui forme un cercle vicieux plus on y pense... qu'on aura jamais... et que personne ne pourra nous offrir... Donc, non je ne veux rien, ca me ferait même honte de demander quelque chose... ne demandez pas pourquoi, c'est ainsi.

 

C'est quand même étrange qu'un jour si lumineux à mes yeux lorsque j'étais enfant m'apparaisse aussi morne et sans vie. Certes, je crois savoir ce qui me chagrine... mais bon.. est-ce seulement cela... non je pense que ce doit être un ensemble. L'adulte que je suis ne rêve plus, ou disons, plus de choses matériels.

 

Petit, ce jour était un jour de fête... mais quand je dis de fête, c'était vraiment le truc énorme qui commencait à 11h et qui terminait à 11h le soir, avec de la famille de tout bord et de tout coté selon les occasions, des amis de la famille, des amis des amis de la famille et même des gens du boulot que je n'avais jamais vu de ma vie. Cela me faisait comprendre que petit à petit j'avancais dans la vie... Ho, ne pensons pas qu'il s'agit là de révéler qu'à chaque bougie se cache une année... non... mais qu'à chaque année s'épuise des vies... s'éteint une vie. C'est horrible mais je crois que c'est ainsi que l'on comprend l'évolution de notre existence : les autres partent et nous.. on signe et on persiste. Alors, c'est sûr, aujourd'hui.. je ne sais trop ce que j'ai à fêter... même si tout le monde fera le maximum pour célébrer ce jour considéré comme exceptionnel... exceptionnel... oui, non, peut être, oui. Je ne sais trop.

 

Aujourd'hui on considère cela comme une réunion de famille traditionnelle. Ca embête tout le monde mais tout le monde se force et finalement ca va se passer comme un repas traditionnel, ca va être bien et ca va se terminer bien.

 

Voilà.

 

Ma propre copine, ca la saoule, ma pauvre soeur qui a le dos cassé en deux va devoir traverser la moitié de la ville, mon père va être forcé de voir mon frère... etc. Evidemment, mes familles lointaines ne vont pas y penser puisque je ne leur téléphone plus, je ne vais plus les voir... donc bon... on oublit. Mon meilleur pote, je suis certain qu'il y pensera parceque c'est un mec bien qui me le souhaite chaque année... alors que je reste un gros connard sur ce point parceque j'arrive à oublier TOUT les anniversaires mêmes des personnes que j'adore au plus haut point...

 

Donc maintenant mes anniversaires me dépriment... un peu comme les personnes agées qui n'aiment pas qu'on leur rende visite à Noël parceque le reste de l'année on les appelle pas... J'ai l'impression d'être transparent, j'ai toujours eu cette impression et elle s'est avérée souvent exacte... C'est amusant au début.... mais au bout d'un moment tu te demandes si ca ne tourne pas à la pathologie.. En même temps, la transparence a toujours une raison... peut être n'apporterais-je désormais plus grand chose au gens que je chérie. Je ne sais même plus l'âge exact qui va être le mien.... enfin qui est le mien depuis deux heures... (je vous le dirais dans deux ans)

 

Surtout quand je pense à  l'année de ma vie qui s'est écoulée... enfin je devrais dire écrouler... comment ai-je fait pour survivre ?! je ne sais pas.... pas du tout. Une année globalement positive, certes, mais bon... mieux vaut ne pas la regarder dans le détail.

 

" Seigneur, si je dois repasser par la case départ pour l'année qui arrive, j'appui sur l'interrupteur et j'arrête tout de suite, merci. " C'est un peu ce que disait le personnage de Chouchou, "s'il y avait un interrupteur pour arrêter de vivre, je l'aurais appuyé depuis longtemps..." j'avoue que deux trois fois cette année, si j'avais eu cette occasion je l'aurais fait. Mais cela n'aurait été que pure faiblesse... or, j'ai été courageux... non parceque ce trait fait parti de mon caractère mais parceque je n'avais pas le choix.

 

Maintenant... si j'avais un bouton, ce serait plus par fainéantisme que j'appuyerais que par dépression... quand je me rends compte de la somme de chose à faire cette année... entre les études, la vie entre deux villes, entre deux familles, mon permis, la préparation de l'année prochaine dans une autre ville... enfin, je ne pense pas avoir le choix là encore..

 

Non... pas le choix. Si je veux un petit peu compter et avoir une vie qui a servi à quelque chose dans ma branche, il faut que j'aille "loin", je ne sais pas vraiment ce que ca veut dire mais il faut le faire... pas le choix. C'est : soit tu travailles tout de suite comme un barjot, soit tu t'embêtes à attendre des points dans un barème stupides qui te fera progresser en vingt ans d'une banlieue pourrie à une école dans les îles... C'est tordu, stupide et inefficace mais c'est ce qui s'appelle un "boulot tranquille"... qui compte pas, où on est pas remarqué ni intéressé, intéressant... tranquille...

 

Les jours d'anniversaires sont donc le plus souvent des déversoirs à souvenirs, des moments où l'on analysent, où l'on pense, où l'on s'étale sur la philosophie de comptoir avec suffisance et hypocrisie... un peu comme je le fais en ce moment... hypocrisie parcequ'on ne peut jamais réellement juger du passé, la nostalgie est quelque chose d'absurde en y réflechissant bien puis que rien ne se reproduit à l'identique même si on replace les mêmes élements avec le même contexte... les regrets, les "Si"; les conditionnels, les réflexions à froid lorsque l'évènement est enterré... tout cela ne tient pas. Attention, je n'essaye pas de sortir un truc du genre "ah ben mon vieux tu sais, le passé c'est le passé, et si c'est passé, c'est que c'est passé ! c'est pour ca que tu l'as plus dans le passé qui est passé...." non je ne dis pas cela, je préviens la journée de demain... où chacune de mes réflexions seront indubitablement tournées vers ces absurdités... je ne suis qu'un homme après tout... mais bon, c'est tout aussi déprimant de faire le point de sa petite vie que de s'en dissuader...

  

 C'est pourquoi... cédons de ce pas-ci à la joie solennelle, officielle et administrative des premiers instants de ce jour qui me conduit très certainement vers un cancer quelconque ou vers une vieillesse de professeur retraité longue et humiliante... levons-nous et perçons la carapace... HOP...

’Bruti

 BONNE ANNIVERSAIRE A MOI !

 (en ce vendredi qu'on peut qualifié de Saint.

 non ?

 non ?

 vraiment ?

 bon.

 Tentative d'humour... ca me donne toujours pas envie... tentative avortée.)