1848 - France, Second République.
Article 43.
Le peuple français délègue le pouvoir exécutif à un citoyen qui recoit le titre de président de la République.
Article 44
Le président doit être né Français, agé de trente ans au moins, et n'avoir jamais perdu la qualité de Français.
1958 - France, V République.
Article 7
Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le deuxième dimanche suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats
plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
Voilà ce que prévoit la Loi, en France, concernant l'élection présidentielle depuis son origine jusqu'à son application finale de nos jours.
Y voyons-nous un quelconque jugement de personne ? Y a-t-il écrit que cette personne doit être "sérieuse", "politique", "doué" ? Non. Il est un fait inéluctable : l'élection à la plus haute magistrature française est ouverte à tout les français quelque soit leurs convictions, même si leurs croyances est de nuire à la Démocratie, même s'ils ne portent pas de programme politique d'ensemble, même s'ils n'ont qu'une revendication économique, politique sociale. Aux électeurs, puisqu'il parait que l'école de la République fait des prodiges en matière d'enseignement laïque et éclairé, de savoir ce qu'ils veulent, ce qu'ils entendent par Président de la République.
Parmi les personnes que j'ai interrogé, beaucoup s'interesse à l'image de l'homme, à la carrure, au charisme, d'autres, plus minoritaire, étrangement, s'intéresse plutôt aux programmes envisagées.
Pourtant, il est un fait récurrent : l'évocation de son passage télévisuelle, de ses actes à la télé, de sa caricature aux guignols. On peut toujours penser que la télévision permet de présenter chaque candidats, les uns après les autres, afin de nous faire une opinion, d'éviter de nous déplacer dans les meeting etc... or, On touche ici à quelque chose, d'après moi, de bien plus embêtant que pratique.
On se moque de M. Chirac qui se déplace dans la France profonde pour aller serrer des mains ou du grand tour de M. Bayrou avec son bus au colza mais ne devrions-nous pas y comprendre là toute la symbolique politique avant que de décridibiliser ? le XIX siécle a été un grand siècle fondateur de notre manière de pratiquer la politique aujourd'hui... meetings, presse, campagne à grande échelle, grands discours urbains et ruraux, grands voyages des candidats dans la France entière (ou en tout cas, des pôles que chaque candidats considéraient comme stratégiques)... et tout cela, au XXI siècle, par la télévision, les médias et le dégoût grandissant des citoyens pour la République, se transforme en une sorte de plebiscite pour ou contre les diverses analyses des journalistes et autres politologues bien pensant de la Sorbonne !
Si l'on prend le cas de ce pauvre Hulot que tout le monde descend, on se rend bien compte que l'avis télévisuel supplante l'analyse personnelle et individuelle.. en même temps, il est évident que les informations ne peuvent pas tomber comme ca, sans interview, ni commentaire, mais il n'y pas beaucoup de nuance dans les avis généraux : Hulot, c'est un people, c'est un rigolo avec sa planète mais il ne fait pas parti de la Haute, ce n'est pas un "politique". Ce mot est devenu symbole de répulsion et d'envie, comme si la société française agissait en aimant réalisant des va-et-vient incessants sur ce mot. Le "politique" a un programme, il a un but, il est digne. Mais qui est le poltique ? celui qui sert la cité ? celui qui sort des grandes écoles ? celui qui fait sérieux ? celui qui convainc ? on est passé par toutes ces phases : De Gaulle a servir la Nation, Giscard sortait des grandes écoles, Mitterand faisait sérieux et Chirac a convaincu.... souvent les caractères se superposent mais voilà ce qui prédomine le plus.
Or, aujourd'hui, on est dans l'image. Diktat de l'image. Il faut convaincre en faisant sérieux... pour faire sérieux il faut sortir des grandes écoles, montrer qu'on connait tout les dossiers de l'Estat, et pour convaincre, il faut démontrer qu'on sert la cité. Les people, il est vrai, non seulement ne servent pas la cité, ne sortent pas tous des grandes écoles et certains, c'est leurs but ne font pas sérieux. Mais est-ce une raison pour leur porter le discredit ? Je reprend l'exemple de M. Hulot, il a fait une sorte de coup d'éclat en menacant de sa candidature... le veut-il vraiment ou pense-t-il juste servir la cité en réalisant cela ? Certes il ne sort pas des grandes écoles... (en tout cas, je ne crois pas) mais, quand il parle des sujets qu'ils portent sur l'envirronement, il fait, pour moi, très sérieux et BEAUCOUP plus sérieux que le groupuscule des fouggères de la politique verte de gauche qui s'occupent de la nature comme on regarde un reportage animalier ! De plus, il ne s'aventure (là encore, nous verrons par là suite, il y a de grande chance que je sois dégoûté) pas sur les terrains des grandes questions sociales ou économiquescar ce n'est pas le fer de lance de sa politique. Pourtant, est-ce réellement possible de s'occuper de l'environnement sans s'occuper de l'économie, des relations internationales, de l'enseignement ? cela me parait indispensable.
Par exemple, s'il se bat pour que cesse les conflits à tout prix juste parceque il a conscience que chaque tir de missile augmente la température de tel degré... il se battra pour la paix, même si ce n'est pas pour des raisons éminement politiques, s'il veut éviter un conflit dans une certaine région parcequ'il a vu les peuplades et leurs manières de vivre... il se battra aussi pour la paix même sans porter de projet économique, s'il veut renforcer le dialogue avec l'amérique du sud juste dans le cadre d'un projet commun sur l'Amazonie, le poumon de la planète sans pour autant avoir des idées commerciales ou autres derrière la tête mais que ces idées s'insèrent ensuite dans un programme d'ensemble... pourquoi pas ?
Voilà, personnellement, comment j'envisage son action... d'une utopie parfaite, un truc irréalisable et c'est pourquoi il ne sera pas élu. A lui pourtant de défendre ces arguments. Je crois tout de même, qu'actuellement, le mot d'ordre est LAISSEZ-NOUS PRENDRE LES CONCLUSIONS que l'on souhaite. Tout notre jugement aujourd'hui est totalement dirigé vers telle ou telle opinion (certes, je ne dis rien de nouveau). Pourquoi la présentation des campagnes des partis politiques sont toujours dans un certain ordre ? on interdit les discutions politiques deux semaines environ lors des élections... mais se rend-on compte que les campagnes de crédit ou de discredit dure au moins deux ans avant alors que les gouvernements sont encore en place ???
Enfin... autant de failles dans notre démocratie, que je n'offenserais pourtant jamais en elle-même car elle n'a rien à envier aux machines américaines qui plantent lorsque vient l'annonce de la victoire des Démocrates...
(terminons sur une petite phrase démago que tout le monde appréciera puisqu'en France tout le monde est contre Bush parceque c'est le méchant chrétien qui a fait la gueguerre... et personne ne cherche à savoir sa politique à grande échelle sur les autres domaines...)