posté le 06-02-2006 à 00:04:49

"Mes félicitations !"

"Mes félicitations !"

 

Pauvre ignorant.

 

C'est amusant quand on ne sait pas.

 

C'est encore plus amusant, quand on sait et qu'on fait exprès d'étaler au grand jour sa vie privée d'une manière sous-entendue, mais bien entendu, tout de même. On casse ainsi des vies... mais on s'en fout, l'important, c'est l'amusement de l'instant... se soucie-t-on ensuite de combler le mal ? Se soucie-t-on de réparer l'erreur ou du moins de sous-entendre désormais l'inverse ? Non, on détourne la situation et simule... ho tu sais, je ne suis pas comme ca, je ne vais pas parler de ma vie privée à des inconnues... hypocrisie involontaire...? peut être, peine involontaire...? Sans aucun doute... mais bon, encore une autre... Un mot aurait pu faire tant de bien à un homme et réparer tant de chose... en un quart de seconde... mais non... on fait l'impasse... on refuse d'aider à cotériser... "débrouille-toi tout seul"... voilà ce que j'ai ressenti en sachant que ce n'était pas la pleine réalité... alors, était-ce par pudeur ?  Je ne crois pas que ce soit le mot.

 

L'ignorance nous amène même à féliciter des situations dramatiques, sinistres, profondemment avilissantes... mais quand on ne sait pas tout, que l'on vous trace des portraits aux couleurs bien choisies... alors le tableau peut être charmant.

 

C'est un peu comme les images superposées en trois dimensions : selon la position du soleil, il apparait plusieurs représentations. Tout le problème est de comprendre si c'est la main qui doit bouger ou le soleil.

 

"Mes félicitations"... Ses félicitations... "Toutes nos félicitations !", "Tout mes compliments !", et joyeuses nuits de noces tant que tu y es non ? Cette phrase résonne encore dans ma tête comme une algue désséchée qui remonterait à la surface d'un océan calme mais encore mouvant.

Elle est certes anodine, naîve et banale lorsqu'on en méconnait le contexte et insignifiante même lorsqu'on le connait. Pourtant, elle m'a frappé. Frappé par l'absence de réaction, frappé par l'absence de compréhension, frappé par l'erreur incorrigée qui plane encore, là, au dessus, malgrè la reconnaissance et le regret... frappé par ce premier témoignage d'insensibilité... frappé par cet avatar que nous avions choisi ensemble, frappé par ses mots...

 

Où s'arrête alors la sincérité... où s'arrête le mensonge... où commence l'oubli... où commence le pardon... lorsqu'il commence... il y aurait une bonne et une mauvaise sincérité ? "Cette personne est très sincère", est-ce pour autant quelqu'un de bien ? certainement pas.

 

Les personnes entièrement sincères sont rares car c'est difficile d'être purement sincère dans la vie. Et, encore une fois, cela n'a rien à voir avec une qualité ou un défaut : c'est un critère. La personne qui ne saura pas présentée sa vérité et qui se cachera sous le critère de la sincérité est aussi coupable que la personne qui ment.  La personne qui saura commentée la réalité entière présentée pour ne point choquer sera la personne positivement sincère. Il ne faut pas pour autant choisir sa réalité pour présenter sa part de vérité... c'est cela que l'on appelle mentir... il faut juste aider à la lecture en mettant en lumière certains aspects du contexte ou de la réalité en elle-même.

La sincérité n'est pas un but en soi. Il faut pas forcément chercher à être sincère mais à être gentil. Si l'on respecte quelqu'un, il faut le faire, même lorsqu'il est absent. C'est, d'après moi, là que l'on peut voir la profondeur du mot. Etre sincère avec une personne, envers une idée ou un concept... c'est d'abord être sincère dans l'absolu même lorsque cela nous est immédiatement inutile.Quoiqu'il advienne, on se doit d'être d'une même opinion dans tout les moments de la vie. Je crois que c'est cela la sincérité.

 

Dans la même optique, si l'on considére l'absence de sincérité, malgrè mon attachement à la culture chrétienne, je ne suis pas un adepte du Pardon. Pourtant je reconnais à tout Homme le droit à l'erreur si elle sert d'apprentissage. Car lorsqu'on réalise un acte, si on le regrette, il nous faut l'assumer et le réparer mais il faut également assumer cette réparation. Le pardon, tel qu'on le concoit dans l'immédiateté de l'instant, est le chemin de la facilité pour les fauteurs. Le pardon est un travail commun, un échange constant et de longue haleine entre deux personnes.

 

C'est pourquoi je préfere l'oubli. Dans celui-ci, il y a également un travail de pardon. Car le passé est là constamment et il remonte à la surface de temps à autre... C'est à ces moments où l'on peut s'assurer que le fautif regrette réellement et assume. Mais c'est à lui de le montrer, à lui de tendre la main. S'il regrette, alors on peut oublier...et si on oublit, on arrive à  pardonner... définitivement...

 

C'est pourquoi je dis que c'est un travail long. Il ne suffit aucunement de dire "Je te pardonne" pour passer à autre chose... n'oublions pas que le passé fera toujours parti de nous et de ce qui nous forge... et si on se forge avec du métal qui n'est pas assez chaud... l'épée risque de se briser prématurément.

 


Commentaires

 

Nemo  le 06-02-2006 à 17:40:20  #

Pourquoi le prendrai-je mal ?

Je savais que tu avais mal pris cette réaction (ou plutôt cette absence de réaction) et je me doutais que tu pensais cela déjà... rien de neuf.
Il y a des sujets que j'ai envie d'aborder avec des personnes et d'autres que je n'ai pas envie d'aborder. Ce jour là, je n'avais simplement pas envie de parler vie privée avec cette personne.
Point à la ligne.

 
 
posté le 03-02-2006 à 01:57:11

Un, deux, trois...

Dans une autre vie, j'ai eu la chance exceptionnelle de pouvoir apprendre avec une parente en Italie quelques pas de valse.

A mon retour en France, j'expérimentais pour la première fois ce que j'avais appris... bon, ok, les soirées Hard-Rock-Metal-gothic-j'ai-l'air-d'un-méchant-parceque-je-me-peint-en-noir-et-que-j'hurle-dans-un-micro-en-disant-fuck-à-la-société... de mes très chers amis lycéens n'étaient pas ce que l'on pourrait appeller le moment "opportun" pour placer une valse... et pourtant, c'est bien mal me connaître que penser que je m'y serais abstenu.

 

C'est exactement là le moment de montrer que l'on est classique et ainsi d'être le plus original... c'est tordu, mais ca marche très bien. C'est ainsi que je dansais quelques valses avec mes compagnes du moment qui découvrait cette danse.

 

La plus grande expérience était quand même la fois où, malgrè la présence de fille vraiment très mignonne dans la soirée, je me détournais de celle-ci pour aller danser avec la grand-mère de mon hôte qui dansait fort bien la valse.

Après quelques essais ensemble, mon hôte aussi du reste.

 

Que dire sur cette danse, si on peut l'appeller ainsi, c'est un transport entre le rêve et la réalité, c'est au dessus de rythmne du fait même que ce soit extrêmement exigeant et académique, on ne peut pas, d'après moi, danser une valse avec quelqu'un que l'on aime pas. S'approcher d'une femme, l'étreindre et la serrer contre soi, la transporter doucement dans une tornade silencieuse où ne comptent plus que ces yeux (et ces pieds quand même... désolé d'être terre-à-terre mais c'est rapide de trébucher et là ca annule tout le rêve, je vous garanti...), c'est cela valser.

Valser, c'est faire l'amour.

 

C'est pourquoi la chanson de Brel, devenue plus que réference pour moi, la Valse à Mille Temps, mettant la ville des lumières de notre très grande Nation en avant, est si importante pour moi et pour une certaine partie de ma vie. Je réponds ici à une question que l'on me posa il n'y a pas si longtemps : Pourquoi c'est devenu "Notre chanson" ?

 

Je l'expliquerais en reprenant les paroles de Brel qui sont si importante pour moi en les accompagnant de mes ressentis personnelles face aux femmes avec qui j'ai dansé et dont le souvenir reste encore dans mes mains.

 

Au premier temps de la valse
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seul mais je t'aperçois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Me murmure murmure tout bas

 

Le premier temps pose les pas.

On se croise, un sourire sur les lèvres, discutant de tout et de rien. On est seul, à deux. On s'avance et s'effleure. Sans poser les yeux sur toi, je te vois tout entière, tu me fixes, indécent regard, et attends de mes mains les signes de mes pas... tu me fixes, insolent désir, en espérant deux mots pour t'inviter et cent pour mimer.

 

Les préliminaires d'une valse sont aussi intenses que le moment en lui-même. Les mêmes pas se dessinent : on tourne chacun autour de l'autre. Déjà en cet instant, une légère brise se lève... et emporte quelques feuilles dans de chétifs tourbillons... une voix porte un pas en avant : Aime ! ... 

... La partenaire éclaire la pièce comme une pépite entourée de boue trouvée au hasard d'un fleuve... le partenaire doit l'humilité du découvreur, heureux mais égoïste, donc silencieuse, et l'habileté de l'orfèvre...

 

Au premier temps, les sourires se dessinent. Entente cordiale entre deux esprits en connection soudaine ou soudain éclair jaillissant de nul part pour poser les prémisses de la vigne et de l'olivier ?   

 

Au deuxième temps de la valse
On est deux tu es dans mes bras
Au deuxième temps de la valse
Nous comptons tous les deux une deux trois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Nous fredonne fredonne déjà

 

Premier mouvement, on est à deux, on le sait, ce sera le temps d'un tour, de deux tours, trois, quatre, un jour ca s'arrêtera... ou pas... un jour nos pieds seront fatigués... à nous de savoir si l'on se sent de repos nos pieds sur ceux du partenaire ou de faire mine de ne point souffrir pour... un jour... s'écrouler, éreinté.

 

Car valser fatigue. Non seulement les jambes, les yeux et le centre même de l'équilibre mais également les nerfs, les sentiments et nos perceptions des choses. On se met à marcher comme la partenaire, on se met à regarder par ses yeux... n'est-ce pas cela le vrai sens de la valse ? Former qu'un... un être qui tourne, sans s'arrêter, sans réfléchir à ses pas, qui vit pour soi, en oubliant ce qu'il fût, en oubliant les deux êtres qui le composent...

 

Est-ce dégradant de s'y oublier ? Est-ce que, lorsqu'on se rend compte à un certain moment que nous fûmes auparavant quelqu'un, il faut tout lâcher au risque de se précipiter dans un mal plus fort encore que la perte de soi ? En atterissant, on a le tourni.. parfois pour un temps... parfois pour l'éternité. 

 

Certains habitués, des danseurs professionnels, y arrivent fort bien. Ils maîtrisent assez bien leur partenaire et leur coeur pour pouvoir danser, lâcher, reprendre, valser, lâcher, reprendre, aimer, lâcher... pour les personnes nobles, amateurs de la valse unique, à la recherche de celle qui ne cessera que par leur ultime pas, pour eux alors, l'invitation est exceptionnelle et le tourni est éternel... tout est une question de sensation, de sensibilité.

 

Au troisième temps de la valse
Nous valsons enfin tous les trois
Au troisième temps de la valse
Il y a toi y a l'amour et y a moi
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Laisse enfin éclater sa joie

 

Dans la tourmente, on ne peut penser à rien. Cette si douce faculté qui nous faisait imaginer notre avenir, rappeller notre passé, apprécier ou souffrir de notre présent n'est plus. Les esprits, l'esprit, s'empreignent du corps d'autrui... la main droite se soude au buste, les deux mains gauches serrées gèlent soudainement... les souffles participent au toubillon invisible... les regards se pénètrent et deviennent des passerelles vers un monde d'infini, l'allure s'accélère... On ne parle pas... pas un mouvement de lèvre ne défigure les sourires comme figés dans cet espace en marbre aux couleurs de l'insaisissable... chaque mouvement, chaque pas, s'impose au monde spontanément comme une expression nouvelle de Dame-Nature.

 

Les arbres fleurissent, les herbes poussent, les animaux vivent selon la chaîne alimentaire, le ciel gronde, pleure ou siffle... et, eux, ils dansent.

 

Au dernier temps de la valse, les partenaires ne bougent plus, le monde, leur monde, tournent autour d'eux.

 


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Laura  le 08-02-2006 à 15:30:59  #

J adooore!!!!

Alors je dois avouer que les soiree metalleux goth je sais pas quoi m ont fait hurler de rire!!! mais tu as toujours éte le plus trash metal d entre nous mon ami... Ma grand mere est tres forte en tango aussi, je vous arrange un rencard au dansing? Vous croyez que j ai pas compris votre petit jeu???
ps: a lépoque, je mettrais ca sur le compte de ma naïvete prepubere, je n avais pas saisi toute la dimension sexuelle et sensuelle de la chose. Merci de tes lumières...On redanse quand ensemble???

 
 
posté le 02-02-2006 à 17:25:45

Rain falls down

Mythologie ou réalité, blocage psychologique ou incapacité mentale, lacunes  accumulées ou mépris originel... On sait, dans mon entourage, que non seulement je hais l'anglais mais qu'en plus de cela, je n'ai jamais réussi à le maîtriser. Par conséquence, la plupart des chansons en anglais, même les plus populaires, sont pour moi intéressantes, voire charmante, à écouter mais je n'en serais jamais fan... pas autant que Jacques Brel par exemple.

 

Or, il y a quelques temps, dans une sombre période de ma vie, ma soeur m'a envoyé une chanson datant des années 1980 et qui m'a profondemment troublé.

J'ai dû l'écouter 40 fois en boucle dans la soirée.

Quelle est cette chanson allez-vous me dire... Je vous livre ici le refrain.

 

 photo

And when the rain begins to fall
You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall
You never have to ask me why
And when the rain begins to fall
I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all
And everything will be alright

 

 

      

En cet instant, je crois qu'aucun parole n'aurait pu mieux formuler ce que je ressentais et ce que je ressens encore.

D'habitude je formule moi même mes sentiments mais là, que dire ? c'est parfait. Je ne sais pas si, en des termes aussi simple et fort, j'aurais pu formuler aussi bien ce que je pense aujourd'hui pour une certaine personne.

 


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posté le 01-02-2006 à 12:06:14

Le Maître.

photo Découvert il y a de cela plus de deux ans maintenant, Francois Pérusse reste ma référence en matière d'humour. Je suis tombé aussi amoureux de ses personnages, de celle qui me l'a fait découvrir que de lui-même. Voici afin que je puisse m'en rappeller encore pour quelques temps un résumé des réponses à son interview réalisé sur son site.

 

1- Le dernier livre que tu as lu : Le manuel de données techniques de mon plus récent synthétiseur virtuel

2- Ta spécialité culinaire : Manger

4- Ce qu’on pense de toi et qui est faux : Que je suis un workaholic

6- Une personne que tu aimerais revoir : Mon père disparu... Deuxième choix : Fuji, la fille dans Ultraman

12- Ton surnom durant ta jeunesse : J’ai été circoncis à 16 ans. Prononcez mon nom, et devinez...

13- Tes idoles d’enfance : Les Beatles, et Fuji (la fille dans Ultraman)

17- Quelle voiture conduis-tu présentement : Je ne conduis pas présentement, je réponds à un questionnaire!

18- Si tu avais une fille, tu l'appellerais : ...Souvent!

19- Si tu avais un garçon, tu l’appellerais : …Tout de suite après.

21- Ta mauvaise habitude : Je «swigne» une jambe quand je suis assis, les nerfs.

22- Tu rêves de rencontrer… Un feu vert sur la 116, angle Des Millénaires. Maudits feux de circulation interminables qui pensent que ça nous fait plaisir de les regarder.

24- À l’épicerie tu ne peux résister à… L’envie de dire un petit quelque chose au joueur de loterie qui fait attendre les autres à la caisse. Je dois être du type pressé, je suppose...

25- Le matin tu ne peux partir sans… Ouvrir la porte.

26- Un bruit qui t’énerve : Le son d’un moteur d’auto mis à haut régime par une personne qui veut impressionner la galerie, suivi des bruits de pneus qui vont avec.

27- La plus vieille chose que tu possèdes : Moi

28- À quel âge es-tu sortie de l’enfance : Je n’en suis pas encore sorti.

30- Une folle dépense : À 27 ans, cassé, j’avais acheté un Octapad, instrument électronique à surfaces sur lequel on frappe comme sur une batterie pour générer les sons de synthétiseurs ou échantillonneurs. 800 $ ! Je ne m’en suis servi qu’une fois, et j’arrivais à peine à payer mon loyer.

32- Un côté bébé de ta personnalité : J’ai une impatience qui peut ressembler à celle d’un enfant. Exemple : déballer une nouvelle acquisition sous la hâte même avec une envie de pipi maximale.

33- Tu dors habillée de quelle façon : Je garde toujours mes poils.

34- Et quand tu veux passer une nuit sexy tu portes quoi : Peine perdue, tout se révèle à un certain moment...!!

38- À quel âge voudrais-tu mourir : Je ne sens pas le besoin de passer une telle commande... je prendrai ce qui vient.

39- Ton talent qu’on ignore : Ce n’est sûrement pas un talent, vu qu’on l’ignore...

41- Ce qu’on serait surpris de savoir te concernant : Seul, je manifeste de simples mécontentements en criant des insanités à tue-tête. Je crie vraiment fort. J’ai l’air de certains de mes personnages.

42- Ce que tes amis de collège te disaient souvent : Si « Collège » veut dire « Cégep », c’était, je crois, «T’es donc ben speedé »

47- Ton passe-temps préféré : Mes amis (Je ne les vois pas assez), ski, golf, vélo, dégustations de chaînes de trottoir à dos d’autruche... Comme tout le monde.

48- Un bon moyen de se défouler : Se fouler un pied et ajouter le préfixe «Dé».

50- Quelles tâches t’ennuient le plus : Essayer des vêtements avant de les acheter. J’ai souvent omis de le faire dans ma vie, avec les résultats connexes.

52- Qui est selon toi le plus bel homme au monde y’en a plein que je trouve beaux, je vous dirais que j’aurais l’embarras du choix si je décidais soudainement d’échapper ma savonnette quelque part.

58- Un truc qui t’empêche de «pogner les nerfs» : Respiration profonde. Classique, mais... efficace.

59- Pour quelles raisons aimerais-tu être une femme : Il ne m’est jamais venu à l’esprit une fraction de seconde de souhaiter une autre incarnation que la mienne, et ce n’est pas parce que je me trouve si génialement constitué, c’est parce que ...c’est ça que je suis!!! Je suis heureux d’être en ce monde, voilà tout. Tout sexe confondu.

60- Un détail que tu pourrais reprocher à ta mère : J’ai beau chercher... Peut-être UNE coupe de cheveux qu’elle m’avait faite en 1980.

61- Ton chiffre chanceux : 9,237,776,# |3456 ads 876921&8260;4

63- Un proverbe qui te décrit bien : À chaque jour suffit sa Philharmonique de Berlin

64- Ton moment préféré de la semaine : Quand mardi tombe un mercredi

66- Quels sont les irritants quand tu reçois des amis à souper : Quand ils s’assoient dans leurs assiettes. J’ai beau leur dire....

68- Fêtes-tu l’halloween : C’est arrivé, mais pas tous les ans (quelle réponse spectaculaire, non mais montez le volume!!)

69- Quel mot n’es-tu jamais capable de prononcer : Le mot « Pqhruzthewerzithzerfzthzikhzghriwre ». Je ne sais pas pourquoi, celui-là, je pense que je ne l’ai jamais dit d’un seul coup.

70- Es-tu capable de dire «non» : Oui, mais c’est nouveau. Ce fût longtemps un gros problème pour moi.

71- La dernière fois que tu as réussi à dire «non» : Lorsqu’on m’a demandé de répondre à ces 101 questions. C’est Nana Mouskouri (!) qui m’a convaincu de changer d’idée (Nana trouve que j’ai un sale caractère). J’ai accepté uniquement pour elle, vu qu’elle a gratuitement refait la peinture du pont Champlain en pleine nuit en mars dernier alors que je ne pouvais le faire à cause d’une grippe intestinale. Avis aux intéressés : tout ceci est faux.

75- Ton site internet préféré présentement : Là, je vais être plate : Je ne me sers d’internet que pour informations immédiates ou livraison de mon produit. Je ne navigue à peu près jamais. mais si vous avez un instant, essayez le www.OOOooouuuUuquemefais-tula.com et cliquez la case «Viens par ici petit goujat».

76- Un gadget dont tu ne peux plus te passer : Mes clés... désolé, je suis con, mais j’ai un ipod et j’essaie de trouver le temps de le rendre utile.

78- As-tu souvent des contraventions : Non, je n’habite pas et ne travaille pas souvent à Montréal. (Et Vlan!!)

80- Que retrouve-t-on sur ta table de nuit : La lampe, le radio-réveil, et quand je dors, ma montre. (Dites-le moi si vous n’en pouvez plus de frémir de stupéfaction devant cette réponse choc qui envoie au tapis toute l’affaire des commandites)

85- Quel rapport as-tu envers tes cheveux : Ça fait un bon 3 mois qu’ils ne m’ont pas appelé.

86- Un talent que tu n’as pas du tout : La patience pour les oeuvres manuelles consistant à réparer quelque objet qui décide de ne pas se laisser faire tout à fait.

93- La coupe de cheveux la plus originale que tu aies eue : Parlons plutôt de la veille d’une coupe de cheveux... Là où je me décide...

96- Quelque chose dont tu parleras jusqu’à la fin de tes jours : L’importance.

98- Donnes-tu de l’argent aux gens sur la rue : C’est selon... mais assez souvent! (À Montréal, si on donne à toutes les mains tendues, le huissier nous guette)

 


Commentaires

 

thyrana  le 13-02-2006 à 12:30:01  #

Oui, c'est un grand maître et un grand fou. Il est superbe.

shadow  le 13-02-2006 à 12:11:53  #

Superbes interview (enfin plutot superbes reponses)
J'ai decouvert Francois Perusse depuis plus de trois ans, et ses sketches me font toujours rire quand je les reecoutes!! J'adore!!! :}

 
 
posté le 30-01-2006 à 23:08:21

Une journée terrible.

Une journée de contraste et d'effroi.

 

D'abord la sortie, anodine: "on va où ?", "on fait quoi ?", "ca ne va pas durer longtemps". On y va sans vraiment y penser, comme si on ne savait pas vraiment où on allait. On y va comme si on allait lui rendre visite dans son appartement, c'est horrible, c'est ce que j'ai ressenti...

 

Et puis il y a le portail, ce moment irréél où on passe, sans le savoir, d'un monde à l'Autre.

 

Au devant du portail, un plan : des allées, des avenues, des boulevards, des numéros de quartiers, des lettres pour désigner les directions, des noms donnés aux routes... Tout est perpendiculaire, tout est parallèle... comme un plan de ville.. la ville des muets, la ville des morts. On pourrait nommer Saint Pierre comme on nomme Gap, Toulon, Brignoles, Quimper...

 

L'itinéraire est là. Droit devant, à gauche puis au fond de la rue, qui descend... direction : la fosse commune. On passe devant des tombeaux de marbre avec des écritures d'or et d'argent. Des familles sont là. Sans le savoir, on parcourt des monceaux d'histoires, de vies, de disputes, de passé. On les parcourt sans les regarder, par pudeur sûrement, par peur sans doute, parceque nous avons un objectif et que nous avons honte de considérer que les noms sur les tombeaux de ces personnes sont autant de X dans nos têtes et que de toutes facon, nous ne sommes pas là pour eux.

 

On arrive devant "le quartier 50" celui des fosses communes. Aucun autre quartier ne représente mieux la Mort que celui-ci : c'est un vide, un creux, au milieu de tout ces tombeaux garnis de fleurs et de marbre. Ici, il n'y a nul apparat, nulle stelle sculptée. Ces gens là n'ont pas l'air important, ces gens là sont oubliés. Pourtant, notre vision est hypocrite : l'entrée dans Saint Pierre marque l'oubli pour n'importe quel corps... qu'il soit dans un drap, dans un tombeaux de bois de chêne ou dans une urne, le corps reste le même, il se décompose de la même facon et ils seront tous oubliés, au fur et à mesure des générations... au fur et à mesure que l'humanité avance...

Dans ce creux de terre battue, quelques croix sont élevées en dernier signe de respect, de dignité... se soucie-t-on de savoir si ceux-ci était croyants, athées, catholiques, protestants ? non, bien peu. On met une croix, c'est tout. On en met une par rangée, certaines rangées n'en n'ont aucune. Cela accentue encore cette impression de vide, le malheur dans le malheur... c'était des hommes, ce n'est que de la terre.

Ne prenez pas cela comme une désignation accusatrice des autorités municipales. Lorsqu'il n'y a pas de famille, personne pour assurer la pérennité de leurs voyages, il faut bien les mettre de coté, les intégrer au monde du silence avec des moyens de fortune, même s'ils sont restreints.

 

On s'approche des rangées. Elles sont alignées, parfaitement symétriques... pour gagner de la place, c'est un bon travail comme dirait certain. L'industrie de la mort, on croyait qu'elle avait apparut et disparu en 1945, elle est encore là, sous une autre forme.. plus humaine peut être. 

Les tombes sont nues.

Les corps sont juste recouverts de terre et adopte la forme parfaite de l'homme enseveli. Nous avons parcouru une terre de monticules où chaque sommet représentait une vie oubliée, une vie qui ne compte plus pour personne. A la base de ceux-ci, heureusement, des noms, des dates... naissance-mort... sur un petit bout de bois parfois mal enfoncé dans le sol et qui avait souvent tendance à vaciller.

La première question qui m'est venue : "Ce ne sont pas eux là comme ca ?" C'est drôle, quand on passe devant les stelles et les tombeaux richement vêtus, on croit qu'ils ne sont pas en dessous, qu'ils ne sont pas là. C'est ici que la réalité nous heurte en pleine visage et nous rappelle notre triste condition, nous rappelle que le compte à rebours a déjà commencé... et qu'il s'arrêtera un jour prochain, pour nous comme pour eux, comme pour lui.

 

Lui. On l'a trouvé. Première rangée, troisième nom au fond. Il était là. Je l'avais vu, lui avait serré la main et me passionnait pour ses histoires de trésors et de devinettes géométriques et mathématiques (moi qui adore ca...)... et maintenant il était devant moi, par terre, son nom sur un bout de bois. Son nom sonnait encore à l'image de l'ami qu'on va voir pour se détendre, avec qui on se rappelle les bons moments du passé. Certes, je parle ici un peu au nom de mon père... mon passé avec lui n'a pas duré bien longtemps.

Je n'avais jamais vu mon père comme ca. Il s'est agenouillé devant sa tombe, a posé des fleurs en creusant sur le sol avec ses mains, a enfoncé le bout de bois dans le sol pour qu'il tienne mieux et est resté accroupi un instant.

Ma soeur et moi, nous savions qu'il pleurait. Nous ne savions que faire. Pouvions-nous pénétrer entre les tombes de terres battues ? Avions-nous le droit de nous y recueillir ? Que faire de plus alors, même si nous parvenions à atteindre notre père ?

J'y suis allé. Pour mon père, pour mon copain, pour son copain, parceque je l'ai apprécié. Pourtant je ne me sentais pas à l'aise :. Derrière moi, les mêmes marques de terre que devant moi et à ma gauche, notre ami qui reposait ainsi en silence... lui qui se foutait tellement de la Mort. Je me suis accroupi à la "hauteur du mort"... enfin c'est ce que j'ai ressenti... et ... je ne savais pas. je ne savais pas quoi dire, que faire, s'il fallait que je me relève, s'il fallait que je prie, s'il fallait que je réconforte mon père... j'étais désarmé par une situation que je n'avais jamais connu.

Et nous sommes repartis, silencieux. Avant de partir un rapide coup d'oeil sur le bout de bois... ANDRE RUEL  1953-2006...

 

Sur le chemin du retour, des tombeaux illustrés, nous étions revenus dans la haute-société de Saint-Pierre, là où l'on sait pourquoi on meurt, et où on sait où on a vécu... bien sûr, c'est ironique. On passe rapidement.

Devant moi à deux moments, des pots de fleurs renversés... j'ai eu l'idée de les remettre debout, je ne l'ai pas fait. Mon idée d'alors ? les proches le remettront à sa place, chacun son problème, chacun ses morts. Il ne m'a pas fallu trois secondes pour regretter cette pensée du moment. Pourtant, en y réfléchissant, je regarde autour de moi : ni mon père, ni ma soeur, ni les gens qui sortaient du cimetierre avec nous à ce moment, n'ont eu cette idée... chacun son problème, chacun ses morts, et ce, pour tout le monde. On est absorbé par notre douleur et on ne fait pas attention à ces banalités... pourtant le malheur qui nous ronge est identique, les personnes aimées nous manquent de la même manière, la mort est universelle... l'égoîsme et l'individualité humaine ne connaissent, hélas, pas la frontière de la vie.

 

Nous repassons par le portail. Le silence se rompt soudainement, on discute de la suite de la journée, on pense à appeler telle ou telle personne...

La vie reprend son cours... comme si la mort est enfermée dans ce portail et qu'il n'y avait que dans cette nouvelle ville silencieuse que l'on se devait d'avoir le respect et la pensée pour les personnes aimées et disparues. Mais pour nous, c'était clair, que la journée était finie.

 


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