Dans un poste précédent, les lecteurs attentifs -et nombreux, j'y crois très fort- auront très certainement, à n'en pas douter, été stupéfaits, voire agacés, par la méconnaissance d'une question, en apparence anodine mais diablement intéressante, et par la perplexité d'une notion qui n'appartient qu'à un homme : MOI et à qu'à un temps : mon adolescence.
Du reste, je me demanderais presque si je n'y suis pas encore... parfois j'ai des manières de réagir et de penser qui vexe le reste de sagesse atomisé qui réside en mon être.
Le Sage, qu'est-ce donc que cette petite bête-là vous demandez-vous donc ?
Ce n'est d'abord pas un homme, ni même un être, ni même quelque chose.
Ce n'est pas un point défini, ce n'est pas un avis, et, malgrè ce que j'ai pu penser pour moi-même, ce n'est pas une référence non plus.
Il se définit par les autres, il est les autres mais se suffit à lui-même.
Il ne change pas, ni d'avis, ni de vêtements, ni de sujet de conversation, ni de croyance, ni de femme dans son coeur.
Il est quelque peu omniscient et invisible (j'ai en ai eu souvent des preuves) mais tend, sans le vouloir, à se faire remarquer.
Il essaye d'aider son entourage du mieux qu'il peut sans chercher à s'imposer, il mène des réflexions, ou en tout cas essaye d'en mener, sur des concepts complexes (ou parfois simple qu'il rend complexe) de la vie, il se dit parfois qu'il est ridicule mais comme de toute facon, il le fait pour lui et que personne ne lira jamais son travail, il se fiche bien de savoir s'il écrit par frustration, pour se dépasser ou par simple crise d'adolescence, il écrit, sans plus.
Que cherche-t-il ? à comprendre l'essence des notions qui nous entourent. Attention, il n'y a que peu de philosophie là dedans car le Sage n'est pas ici dans une méthode scientifique ou littéraire, il n'est pas là pour lire du Hegel, du Pascal (surtout pas), du Smith, du Pierce, du Feuerbach ou du Kant... il en apprend mille fois plus des Cartier, des Theodose, des Vauban, des Vercingetorix, des Pepin, des Ermengarde, des Otton, des Nevers, des Valois, des Lafayette, des Champlain, des Lasalle, des Louis-Napoléon, des De gaulle, des Weggan, des Ozanam que des autres personnages grotesques qu'on l'oblige à apprécier... Victor Hugo en tête...ou qu'on lui suggère, car il est de bon ton à notre époque, de déprécier... Rousseau en tête.
C'est ainsi qu'en rentrant, il s'effondre les bras balants, las de n'avoir pu trouver réponses à ses questions, à ses frustrations intérieurs face à ces grandes destinées, face à son coeur évidé. Fermant les yeux, il s'enferme dans ses valses interminables, ses tournoiements incessants... et rêve. Il rêve à une dame en grand apparat, en harmonie avec ses pas, tout de blanc vêtu, frôlant ses lèvres à chaque regard, sentant son souffle à chaque élan... il rêve d'une danse éternelle où seule compte lui, elle, et personne d'autres.
C'est ainsi qu'il désire la vie, c'est ainsi qu'il désire sa vie. Pour arriver à cela, il essaye ce qu'aucun homme autour de lui ne parvient : comprendre la femme, comprendre sa situation, comprendre ses sentiments, ses pulsions et ce qui leur sert de corps.
Mais il se rend vite compte que personne ne le fait. Nous vivons dans un monde exampt de sagesse et d'attrait pour la pureté. Rien dans ce monde n'est pure car nous ne savons plus ce que c'est, nous ne savons -nous ne voulons pas- nous oublier, même pas un instant pour réfléchir avant d'agir.
Or, lui, borné, persiste, signe, et poursuit son oeuvre sans se retourner.
Ainsi va le Sage.
Comprenons bien qu'ici le sage n'est pas un qualificatif. Il désigne pas un être, il est un être. Il a ses défauts comme ses qualités. Il a en fait plus de défauts que de qualités. Il m'a même souvent pourri la vie tout en sauvant mon âme.
Il a sauvé mon âme de la réalité, des aberrations de la vie collégienne, lycéenne, étudiante... mais il n'a pas réussi à préserver mon âme de la passion comme il en avait la charge. En l'espace d'un mois, il a été littéralement pulvérisé, atomisé, déchiqueté, éviscéré par tout ce qu'il a toujours combattu. C'était un Empire Romain à l'apogée de ses frontières, de sa puissance et de richesse qui s'est fait débordé par ses propres concepts, sa propre logique, et dévoré de l'extérieur par des éléments nouveaux mais brutaux qu'il n'a pas eu le temps d'appréhender.
Il a triplement échoué.
Il a échoué dans sa mission, dans son rêve et dans son existence.
Aujourd'hui, il vaut mieux avancer aveugle et incontinent, sans bornes, se laisser aller à des buts "humains", lâcher ses idéaux et ne voir que... ne voir que... ne rien voir, comme tout le monde, contempler le néant.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Les journées se poursuivent et l'ennui grandit. Quand on est petit, on s'imagine que de vivre seul quand on est une grande personne, c'est non seulement un drame personnel, mais c'est aussi un signe d'échec significatif par rapport à soi. En tout cas, moi, c'est ce que je pensais.
Or... je pense que se sentir seul est bien pire que de l'être. Et pour cela, on a pas besoin d'être célibataire. Ces moments sont parfois des instants de réalisme. On s'arrête un temps, on réfléchit, on regarde autour de soi, on se dit qu'aujourd'hui ressemble à hier et sera sûrement comme demain.
Les journées se poursuivent et nos chances de les renouveler s'effondrent d'heures en heures, de secondes en secondes.. En même temps, il y a un sens plus positif à entrevoir dans cela : notre bonheur nous semble tellement important, tellement complet qu'on a envie d'en profiter à chaque micro-seconde... et le fait de comprendre que non seulement on en profite pas au maximum mais qu'en plus, on en profite pas du tout... ca fait déprimer.
D'autant plus que j'ai toujours eu une vision du temps traumatisante. J'imagine la vie comme un mur qui se place derrière nous et qui nous pousse à chaque seconde d'une micromillimètre au devant d'un précipite sans fin, où nous ne voyons pas le fond... alors ma morale chrétienne a beau me dire qu'il y a une autre vie en dessous... j'ai quand même un peu peur de la chute. Avec cette vision, j'essaye de rentabiliser toutes les secondes que Dieu me proposent... mais... à partir du moment où ma vie ne dépend plus que de moi... je ne contrôle plus cette rentabilisation...
Bien sûr, je ne dis sûrement pas qu'il faut tomber en dépression devant le sentiment intarissable que le temps passe -j'irais presque jusqu'à dire- sans nous, mais qu'encore une fois... les deux personnes pleinement heureux face à cette pensée soudaine sont soit les imbéciles heureux, soit les blondes... en bref, les personnes qui n'ont aucun décalages avec leurs actes et donc aucune analyse de leurs vies... de leurs situations... des heures qui passent.
Il reste que je n'avais jamais imaginé combien il était dur de vivre en couple, combien il était dur d'apprendre à porter quelqu'un quotidiennement, d'apprendre à ne plus être vu ou d'apprendre à être vu comme un Ange pendant une seconde, puis à ne plus exister la seconde ou le jour d'après, à attendre la passion du premier jour comme on attend le bus un jour de grève...
Bref qu'une vie soit réglementée, pragmatique, comme on va de gare en gare en partant exactement à l'heure indiquée. Les choses qui doivent être faîtes sont faîtes... les quelques écarts permis se passent dans le couloir du wagon, si l'on souhaite courir, sauter, crier, faire un petit écart dans un espace exigu, mais dans le même direction, sur le même siège... on s'asseoit... un temps... on se relève... un temps, prochaine gare. On est à l'heure.
Tout recommence.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
...Comme disait l'Autre.
Bon, pour essayer de se remonter un peu le moral dans ses instants de vives dépressions, que je qualifierais d'artistiques, notons cette image, qui n'a, je sais, rien d'exceptionnelle mais qui reste fortement amusante.
Elle me rappelle un peu moi quand j'essaye de faire de l'humour.
Il y a certaine personne que ca fait rire. D'autres qui ne comprennent pas et qui me regardent comme si j'étais fou (genre de la tête du mec quoi) et d'autres encore qui comprennent de travers et qui se vexent (ils se vexent doublement du reste parceque ce genre d'imbécile me fait bien marrer).
Tout mes remerciements au blog ami qui m'a permis de connaître cette photo, plus je la lis, plus je la trouve drôle.
(cliquez pour l'agrandir)
Dust_devil le 19-05-2006 à 15:37:27 #
Ce serait pas celui de Shadow?????????????????????????
J'aime bien les questionnaires. Ca permet de comprendre un peu que certaines personnes pourraient, même si ce n'est pas le cas, être intéressés par ce qu'on répond et donc quelque part ce qu'on est.
C'est une autre manière d'écouter... une manière bien hypocrite, enfin, soit, là j'en ai trouvé un sur un Blog ami et je me permet de le "chipper" afin de m'amuser un peu.
Par Amour, es-tu capable de...
1/ Changer de pays et tout quitter ? Oui, à faire sous peu.
2/ Changer de look ? Oui, et déjà fait.
3/ Changer de religion ? Par la grâce de Dieu, certainement pas.
4/ Renoncer à l'un de tes rêves ? OUI.
5/ Donner un de tes organes ? Oui, évidemment.
6/ Mentir à ta famille et à tes amis ? Oui sans problème, c'est salvateur.
7/ Abandonner famille et amis ? Dur. mais oui, sans hésiter.
8/ Faire de la chirurgie esthétique ? NON.
9/ Dépenser toute tes économies ? Oui, c'est presque déjà fait.
10/ Te taper des épisodes de "Sous le soleil" ? Ma pauvre ami si tu savais, j'ai fais bien pire...
11/ Accepter tous ses copin(e)s ? Copine, sans souci, copains... ca dépend.
12/ Te taper les matchs de foot ? Oui, mais ca n'arrivera pas.
13/ Supporter ta belle-famille ? Oui, mais ca n'arrivera, que Dieu m'entende, pas.
14/ Arrêter de boire/fumer/se droguer ? Seulement fumer et se droguer.
15/ Aller dans un club échangiste ? Hou là... heu... oui mais avec une barre à mine et un ciseaux.
16/ Céder à tous ses caprices ? C'est une femme, faut bien, sinon je vis plus (ou je deviens homo).
17/ Tuer quelqu'un ? Oui, et j'ai déjà une idée...
18/ Accepter de t'être fait tromper ? Oui, une fois, avec une contrepartie, et j'ai aussi une idée.
19/ Réaliser tous ses fantasmes ? OUI et j'ai plein d'idée !
20/ Te faire tatouer son prénom ? Je ne suis pas fan, mais si elle y tient, oui.
Voilà, ca m'a bien fait délirer...
laoura de barcelona le 11-05-2006 à 00:37:03 #
Ahh... qu'est-il advenu du Sage???
Lisa le 10-05-2006 à 22:58:11 #
Maintenant jouons le jeu !
1. Oui, sans hésiter
2. Oui et déjà fait dans une certaine mesure.
3. Encore faudrait-il que j'en ai une pour en changer...
4. Oui et déjà fait
5. Oui, sans hésiter
6. Oui et déjà fait
7. Oui et déjà fait
8. Oui, mais si je peux éviter, je préfère. J'aime pas trop ce qui est "faux".
9. Oui, sans hésiter.
10. Oui !!! C'est plutôt moi qui regarde ça d'habitude d'ailleurs... Encore que pour être honnête, "Sous le soleil" n'est pas top comme série... Après, on n'est pas obligé de ne faire QUE regarder la série... ... ...
11. Oui et déjà fait
12. Oui, sans hésiter
13. Oui et déjà fait
14. Oui, sans hésiter pour le premier. Encore faudrait-il avoir commencé pour les deux autres.
15. Oui, pourquoi pas... mais si je peux éviter, je préfère.
16. Oui et déjà fait (ou presque)
17. Oui, mais si je peux éviter, je préfère...
18. Oui, mais si je peux éviter, je préfère...
19. Oui, mais si je peux éviter, je préfère...
20. Oui mais pas en alphabet latin.
Lisa le 10-05-2006 à 22:51:28 #
Commentons et jouons le jeu...
1. Rennes n'est quand même pa un nouveau pays... bon d'accord c'est loin mais bon...
2. Heureusement !
3. :(
4. Lequel ?
7. C'est gentil... mais c'est aussi parfois salvateur.
9. Noooooooooon... Faut pas pousser non plus. Si ?
10. Tu vas pas critiquer MES séries !
12. Attention, tu ne me connais pas pendant la Coupe du Monde !
13. T'es sûr ? Même un tout petit peu de la belle-famille ? Elle est pas facile, mais bon... c'est donnant donnant. Je me tape bien la tienne
15. MDR, j'imagine.... T'aurais encore plus de succès...
16. Eh ! Non mais...
17. B... ? T'es méchant ! et puis ça sert à rien, tu sais que je m'en fous de lui !
18. Grrrr
19. Et merde ! (en même temps on parle de MES fantasmes, pas des tiens ! hi hi)
20. J'y tiens pas, promis !
Ecoutez et voyez, chaque jour l'illumine...
Cette bataille ajournée, sans armes, ni regrets...
Du bonheur accompli je porte le masque.
Par mille tourments, pourfendant la Tarasque,
J'ai pénétré l'enceinte, j'en suis revenu !
Vivant, débile et mort... sans trop avoir vécu.
"Fou serait l'homme qui s'acharne sans espoirs !"
Pensais-je, noyé dans mon propre crachoir.
"Il est encore plus vain de ne plus espérer !"
Répondaient les Néréides des flots usées.
Le démon est connu et son antre glouton
Attire les bienvenues sans autres questions
Que celles qui viennent du coeur et de l'esprit :
Maintenant, suis-je prêt à sacrifier ma vie ?
Le démon est puissant et la bataille est vaine.
Je suis mort en entrant, dévoré par la haine.
Des corps, un crâne paraît, mon futur dévoilé,
Arrache ce qui me restait là de fierté.
Ici la pourriture est souveraine :
Alors que la rouille est maîtresse des armes,
Que sa jouissance anéantie mon âme,
Son souffle chaud, au loin, épuise mes larmes.
Assoupi aujourd'hui dans toute sa laideur,
L'animal vend son corps dénudé, ma fureur
Couvre l'horreur présentée en cette heure,
Précipite sans comprendre, Et mon âme,
Et mon coeur...
Je vaincs en un geste toute fatalité !
En cet instant, Jason capture sa toile,
Quand Ulysse, à nouveau, hisse sa voile,
Tandis qu'en Avalon, l'eau d'Yvain s'écoulait...
Enfermé, la folie, a seule triomphé..
C'est ce geste interdit qui réconcilia
Le fer et l'écaille, d'où l'enfer jaillira
Ses crimes, sa pitence, l'effroi, sa démence,
Les plaisirs passés servent son arrogance.
Et son sang sur ma peau a pénétré la chair
J'ai goûté au repos, abandonnant le fer,
Les yeux clos, mon regard se détournait de terre,
Et le ciel me fixa comme l'enfant-lumière
Soulagé de ses flammes, toute ma colère...
Un instant assoupi, elle s'est reveillée,
Profita de ma faiblesse, pour justifier,
Ravi de ma paresse, son geste meurtrier,
Et vengea mon triomphe, trop tôt déclaré.
J'ai rencontré la Mort pour lui donner la Vie,
Pénétré dans ce corps, je lutte seul, et prie.
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