Un diner, il y a longtemps, me la faite découvrir, un diner entre copains, où personne, à part nous, ne savait lire... sur cette carte de départ, où tout les amis signaient, j'y ai placé un mot, mon âme en secret... Anodin en apparence mais elle a compris, je pense, a saisi en cet instant, combien j'aimais intensément.
Dans mon souvenir, cette soirée était des plus paradoxales.
Il y avait un couple officiel côte à côte, presque main dans la main qui attendait de se déclarer au public. Nous, séparé par une table entière, pourtant plus proche que n'importe qui, hésitant à se déclarer prêt à la passion.
Un tour de table, une question tourne, Que recherchez-vous, hommes, chez une femme... Voilà quelque chose qui, pour moi, était secret, je n'y ai pas répondu... où en tout cas, pas tout de suite, pas à elles, pas à eux... juste à celle pour qui, en cette soirée, ne vivaient que mes yeux. Je la regardais sans la voir, du coin de l'oeil, elle et son amie, et les laisser croire que mon attention était ailleurs.
Toute la soirée a tourné autour du couple secret, pourtant évident, qui se laisser deviner. Or, dans ces quelques mots laissés sur cette carte, nous savions que tout deux nous nous rejoindrons autre part, loin d'eux, seuls, ensemble, dans un avenir proche.
Nous n'avions pas envie de leur dire : Tout ce qui se passait dans nos yeux, dans nos bras, quand nous nous retrouvions était pour nous, pas pour les autres, même si nous les apprécions énormément. Moi même je n'avais pas envie d'en faire part à mon meilleur ami, ce n'était pas à cause de lui, mais c'était à nous, ca restait à nous. A quoi cela sert-il de l'exposer ? l'officiel, l'officieux... deux couples en cette soirée était présents... l'un a attisé toutes les curiosités, l'autre... était muet mais lié comme jamais.
Du coin de l'oeil donc je ne cessais de l'observer, ces gestes, ces rires, ces paroles... presque angéliques et je me disais... enfin, je la vois... je ne voyais qu'elle. Pourtant nous étions facilement 7 ou 8 amis à nous être réunis et il n'y avait là qu'une seule vision qui m'attirer. Mais surtout, il ne fallait rien montrer, rien faire reemarquer, autre et même à la charmante, il fallait rester discret.
J'ai toujours eu une vision assez spéciale, je dirais strict et rigoureuse de la pureté féminine. Cette vision n'a que peu de rapport avec une image de sainteté ou de noblesse morale... il s'agit d'une sorte de classe, d'esprit et d'être, quelque chose que je voulais voir chez une femme... et qu'avec elle, enfin, j'ai vu.
Les quelques filles qui auraient voulu essayer avec moi quelque chose se sont vite retrouvées face au mur de ma peur et de mon hésitation. Aucune n'a su le percer car aucune ne valait la peine que je le perce. Sauf elle.
Malgrè ce qu'elle avait beau penser, Elle était plus qu'une fille, elle possédait tout ce qu'il faut en mon esprit pour recueillir la désignation de Femme, tout ce qu'il faut pour me révéler autrement que derrière mon mur... moi avec elle, elle avec moi.. on a brisé de conceert les murs qui nous retenaient dans nos prisons, elle par l'esprit, moi par la lassitude de ne plus voir dans les yeux des filles qui m'entouraient la lueur... d'un esprit pur.
Scène dans un hopital psychiatrique entre un Schizophrène et son Docteur :
- Pendant des années on a dit que la folie, c'est de ne pas avoir de Raison. C'est faux. Cet homme -il désigne un patient qui se bat tout seul dans le vide contre un adversaire invisible- est aussi raisonné que vous ou moi. On ne voit pas sa raison. On ne voit pas l'adversaire invisible... qui l'enrage. Mais lui, il le voit.
Extrait du film Un Homme d'Exception.
Raison, pensée, folie, réalité, imaginaire, illusion, esprit. Les structures mentales sont si complexes et le résultat empirique en est pourtant si simple. Car le réel est un résultat... Il est froid, simple, direct. Nous y participons tous sans pour autant y avoir pleinement accès.
Et pourtant, il n'est pas qu'une simple incidence. Il est un constat. C'est par lui que nous montrons les décisions que nous avons prises en fonction des actions que nous voyons de l'extérieur et qui sont eux-mêmes les résultats d'autres combinaisons réalisées indépendemment par des esprits différents de nous.
Ainsi sera du "Fou" qui voit quelqu'un que nous, "gens normaux", nous ne voyons pas... ainsi sera l'étranger qui ne comprend pas pourquoi on s'extasie devant certaines choses de son pays... ainsi sera le suicidé meurtri par la perte d'une réalité qu'il n'a pu voir changer...
Il y a des normes de société, des normes économiques, des règles, des structures fixes ou que l'on voudrait fixe... il y a également des normes psychologiques sur notre conception du réel. Sans parler de la véritable folie, sur laquelle je ne m'avancerais pas, nous sommes tous acteurs et auteurs de la réalité, définissons ainsi des règles, des normes que nous nommons la normalité et nous participons tous à cette grande illusion collective.
Ou plutôt que nous ne nommons pas. Car la norme ne se nomme pas, elle se définit négativement : quelque chose ne doit être fait car ce n'est pas normal, quelqu'un doit être remis sur le rail, car il n'est pas normal, nous sommes normaux lorsque nous ne nous faisons pas remarquer, lorsque nous ne sommes pas au yeux du monde qui devient notre monde. Or, profondemment, nous sommes nous demander si c'est bien le nôtre ?
"On ne voit pas sa Raison", voilà la phrase qui frappe dans le message du docteur. On ne voit pas la Raison d'autrui. C'est à dire qu'on ne pourra jamais, même après moult discussions, saisir l'ensemble des mécanismes biologiques, historiques, affectifs et humains qui le pénétre lorsqu'il nous répond, nous parle, nous raconte ou même se présente simplement à nous.
On ne pourra jamais connaître l'ensemble de ces fonctions, en effet, mais est-ce pour autant que nous ne devrions pas chercher à comprendre sa perception et ses sensations ? Les gens qui, pour quelques évènements qui soit, sont déstabilisés par le réel, perdent leur équilibre mental, et donc souvent biologique, se retrouvent sans armes, dans un univers désormais hostiles. La réalité est alors un jeu collectif et répond à des systèmes de pensées et de vie propre à la sensibilité de chaque être qui compose un groupe.
Pourquoi contredire une femme ? Il est tellement plus simple d'attendre qu'elle change d'avis !
Jean Anouilh.
J'ai connu cet écrivain par une ami qui me le conseilla il y a de cela fort longtemps. Elle m'enjoint à lire Antigone, sa référence feminine.
Je ne suis pas un fan de lecture surtout en ce qui concene les ouvrages classiques si ce n'est les pièces de théatre. Cependant, pour lui faire plaisir et parceque j'avais envie de comprendre la passion de ma chère amie pour ce personnage, je l'ai lu.
J'avoue avoir été touché autant par l'écriture que par l'histoire... aujourd'hui, je me souviens lorsqu'elle m'en parlait avec passion et que je l'écoutais avec délice. J'espère seulement ne pas être son Hémon quand l'Autre serait la Mort.
J'ai découvert par hasard cette phrase de l'auteur d'Antigone sur un site littéraire... je crois, à la lumière de sa réflexion, que cet homme les a comprise comme jamais aucun autre homme ne le pourra.
Cette phrase n'appelle aucun commentaire... sauf celui de l'expérience.
Lisa le 28-01-2006 à 22:02:55 #
Sympa la citation.
Rassure-toi. Tu seras toujours mon Hémon sans l'être. Il y a dans l'amour entre Antigone et Hémon une force, et une telle fatalité. Tu le seras toujours dans la force et jamais dans la fatalité.
Sinon, pour le changement d'avis... tu reviens quand ?
A cet ami qui est parti sans personne pour lui prendre par la main.
A cet homme qui a cherché un espoir dans sa vie alors qu'il n'y en avait plus.
A celui qui accorda à la fatalité de la vie plus de place que je ne pourrais certainement jamais réussir à lui donner.
Et, s'il est vrai qu'il est passé à l'acte, comprendre comment il a pu. Comment il a pu se retrouver ainsi, seul, en pleine capacité de son corps, de ses pensées, de son intelligence, avec une descendance, la certitude qu'il a existé, avec tout ce qu'un homme peut vouloir dans sa vie, sauf peut être un compte rebours vers l'inéluctable, et penser qu'il n'y avait plus rien à faire... à part contempler sa vie.
Je pense à cette bande de copain qui se réunissait chez nous au coin du feu, André, Arlette, Pierre, Charles, Henri, moi... même en tant qu'annexe... Chacun avec leurs difficultés, leurs soucis, leurs réussites, leurs faiblesses, chacun se plaignant, se réjouissant, se lamentant... et lui, parmi eux... comme eux...
Que nos souffrances actuelles sont futiles... j'ai envie de dire au monde... vivez ! vivez ! soyez heureux de vivre... cherchez à prendre la main de celui ou celle qui vous la tend... fermer les yeux et poursuivez votre chemin comme un rêve avec un ultime but.. votre but.
Six années se sont écoulées depuis mon entrée au lycée et je n'ai cessé depuis lors d'entendre parler de Mort. Différentes formules, toutes très appliquées, présentent le fait pour ne point vous froisser : "Assieds-toi, j'ai une mauvaise nouvelle", 'Tu sais, j'ai quelque chose à te dire", "Bon, ca va être terrible/difficile/hard mais...", chaque année, comme la lèpre, j'ai perdu mes membres...
Mon vrai grand père. Je n'ai jamais fait sa connaissance, pourtant je suis persuadé que ce fût quelqu'un d'extraordinaire à qui je dois beaucoup de mon caractère, de mon histoire, de mes traits et sur qui repose tout l'honneur que je voudrais donner à ma famille plus tard. Modestement et hônnetement, il a toujours su tirer son épingle du jeu et faire vivre sa famille dans le luxe comme dans la déchéance. Je n'ai pas bien compris son réel état d'esprit sauf qu'il ne parlait que rarement de politique et qu'il ne so'ccupait que des affaires graves qui pouvaient avoir des incidences profondes sur la société dans laquelle il vivait. Je ne parle pas de la société française... mais de la société européenne voire mondiale... il n'hésitait pas à voyager pour découvrir de nouveaux chevaux et de nouvelles courses à réaliser. D'après moi il n'a pas chercher à protéger plus que sa famille, il visait des modestes objectifs car il avait conscience comme moi aujourd'hui que l'on ne gère rien d'autres que sa propre vie, à sa propre échelle... peut être pensait-il comme cela, peut être... En tout cas, Il m'a donné la passion réelle pour le cheval et les règles de chevalerie en générales (même si ca n'a que peu à voir avec son métier). Un jour, j'en referais, je le promet. C'est à lui aujourd'hui que je dois m'excuser... ces dernières semaines, j'ai sacrifié mon honneur à la sincérité de mon coeur... Sans aucun résultat... pourtant, même sachant cela, si c'était à refaire... O fou, je le referais.
Ma grand mère, il y a si longtemps aujourd'hui, et nous nous voyons si peu, les dimanches parfois lorsqu'ils venaient à la maison, que de souvenirs pagnolesques ! je me souviens de la douceau de sa peau... de ses recommandations "Le mensonge ne profite pas à celui qui ment", "boire un verre de vin pendant le repas, c'est très bon pour la santé", Ce qui comptera, ce sera toujours ce que tu prouveras par toi-même au reste du monde", des véritables recettes de grand mère qu'elle nous confiait à ma soeur et à moi, de la manière de lire dans la ligne des mains, des questions posées aux cartes sur l'avenir (et qui s'avérait rarement fausses, quoiqu'on puisse en penser), de son goût pour l'interprétation des rêves. C'est en effet grâce à elle si j'ai lu tant et tant sur les élèments oniriques et que je me suis passionné d'abord pour Freud dans un premier temps, j'allais dire comme tout le monde, puis surtout pour Jung dans un deuxième temps. Elle est parti trop tôt mais m'a laissé le souvenir d'une mami et d'une tradition familiale dont je suis fier et je n'aurais pu rêver mieux.
Mon grand père "adoptif", PApi comme on disait. Aucun sang commun, sauf l'esprit. Moi qui avait une vision sanguine de la notion de famille, j'avoue, après analyse, que ma vision du départ ne tient plus beaucoup. PApi m'a donné l'occasion de dire papi pendant mon enfance et d'avoir un vrai papi qui fasse des grimaces, qui fasse l'andouille toutes les deux minutes pour me faire rire, qui était fier de moi parcequ'il savait que j'allais suivre presque le même chemin que lui : il était instituteur en Afrique. Et puis il y avait ces longs instants où nous jouons aux cartes, à la Belotte, et où une fois sur deux il me laissait gagner pour pouvoir me donner 10 francs... comme tout les dimanches. Pendant nos parties, il me disait des blagues que seuls lui pouvaient sortir, même si elles étaient parfois disgracieuses ou même franchement graveleuses, il me prenait, du haut de mes 10-11-12-13ans pour un adulte... moi qui ne demandait que ca quand on me parlait en gamin... C'est l'exemple même de l'homme qui ne prend rien au sérieux, ni son corps, ni la vie, ni les hommes, les autres... je suis un peu dur, c'est vrai, mais je crois qu'il y a une grande part de réalité là dedans. C'était pas quelqu'un de méchant mais d'une autre époque. Je crois que, hélas pour mon entourage, j'ai quelque part inscrit certaines caractèristiques de ces époques passées dans ma vision et mon interprétation du monde... en les édulcorant à ma facon.
C'est ensuite par les Bourdi que nous viendra l'annonce d'une malheureuse nouvelle... la mine en décomposition, Thierry frappe à notre porte : Alain, le père bourdi, qui avait toujours le sourire aux lèvres et le visage détendu, est mort. On reste là à savoir comment ca se fait, pourquoi, combien de temps... une après-midi de discution... mes deux soeurs, moi, mon père, Thierry. En cet instant, j'ai eu honte, j'avoue, de ne pas être fondamentalement touché par l'évènement. Pourtant, il était adorable Alain. Il était associé à mes escapades, seul, quand je fuyais de chez ma mère avec mon père, dans les quartiers de villas sur les versants des collines, pas loin de là où j'habite actuellement. C'est là où j'arrivais parfois à retrouver mon chemin et que, tout en me paumant (l'origine de mon sens de l'orientation aigû vient sûrement de là), j'arrivais chez eux. Nous passions des après midi entières à discuter et là encore, on me prenait pour un adulte, on me posait des questions autre que "C'est bon ?" quand nous étions à table... il m'avait montré ce qu'il produisait en miniature : des trains et des paysages de campagnes françaises avec une précision... une passion et une minutie que j'ai admiré... mais Alain est parti, encore un...
Vient alors Claude... bon, j'avoue... il n'a jamais fait parti de mon entourage immédiat, je l'ai vu maximum cinq fois dans ma vie et ces fois là il était avec des lunettes noires ou un journal. La seule fois où je lui ai parlé... ah non les deux fois où je lui ai parlé, il m'a accordé le son de sa voix par un fabuleux "hmm.. hmm.." et à la question : "Alors, on est bien chez papa ?", il m'a juste laché sans sourciller, "Très bien" ou quelque chose de lapidaire dans le même genre. J'ai longtemps considéré que cet air de faux agents secrets 24/24 même quand tu vas chercher ton pain ou que tu es avec le fils de ton meilleur ami était profondemment ridicule... quand j'ai su qu'il était embarqué dans une histoire d'Etat dont lui même n'a pas voulu nous révéler toute l'affaire et qu'il était en danger de mort, j'ai d'abord cru à un vieux film de gangster des années 40... et puis... bon... à la suite d'un certain nombre de témoignage glanée ici ou là par quelques techniques malhonnêtes (ca rapporte de savoir faire celui qui dort parfois) et vu le pognon dont il disposait... je me suis dit... pourquoi pas.. Après je l'ai vu quelques fois sous AIM... nous nous parlions quelques fois mais soit il n'avait pas compris le principe de la messagerie instantanée, soit il n'avait pas envie d'échanger des paroles sur le net de peur encore d'être épier... (Avec lui à la fin je m'attendais à tout...) parceque à chaque fois il écrivait dans la messagerie d'AIM comme s'il envoyait un mail avec formule de politesse, signature etc... et puis il répondait plus ou deux trois, maximum comme s'il avait un quota de mot à respecter. A son contact, j'ai appris à ne pas faire paraître ce que je ressentais mais, comme je suis un peu trop expressif pour cela, j'ai adapté ca en montrant quelque chose que je ne ressens pas et inversement.
La Grande Dame suivante, je n'en parlerais pas ici, je ne sais pas si j'en parlerais, ou si je saurais trouver les mots pour en parler. On ne peut et je ne veux pas, la lister à la même hauteur que les autres, car jusqu'à la fin elle ne l'a pas été. Elle a toujours été au-dessus, à mille lieu.
Maurice, certes c'est anecdotique à mon niveau, nous a fait part de sa douleur face à la perte de sa nièce et des deux autres qui sont entre la vie et la mort... accident de voiture... encore des morts... pour rien cette fois... sans avoir vécu... sans avoir vu tout ce qu'on peut offrir, sans avoir pu tout offrir au monde... cette personne est partie, sa famille est sans âme... comment pourrait-on vouloir s'ôter la vie en voyant tout cela ?
Aujourd'hui notre Dédé national. Je ne le connaissais que depuis quatre ans mais quel monsieur... quel monsieur... Je crois, à son contact, avoir appris à vivre pleinement ma passion quand elle vient et selon ce que je ressens au moment où elle vient... A travers tout les secrets de l'humanité auxquelles il s'est attaché à définir la véritable source, à découvrir les mystères... ne cherchait-il pas en fait, comme beaucoup d'homme connaissant la Mort, le secret de la vie ?
Ici se mêle de nombreux sentiments, deux en particuliers qui s'entrechoquent sans cesse à mesure que mes pensées tournent. j'ai réfléchi toute la journée pour définir cela (malgrè que mes préoccupations intellectuelles de la journée avaient déjà tout pour être parfaitement bien occupé... le Maghreb attendra...). Je crois que ce petit poème me permettra de retrouver mes reflexions de cette journée, où que je sois.
Comme d'habitude, je ne l'expliquerais pas puisque de toute facon, seul à exprimer et à lire mes modestes, mais futiles, inspirations, j'ai très bien compris ce que j'ai écris et espère profondemment que je comprendrais encore dans quelques années...
Horizon creux
Oublié, passé glorieux
Enterré, là, en ce lieu
Ni pleurs, ni rires
Intense silence
X danse.
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