Bon, puisque je sens que je vais encore devoir être sérieux pendant une semaine, je me permet ce petite écart dans le monde merveilleux des déchiquetés de guerre avec qui je vais devoir avoir la joie de vivre pendant ces quelques temps..
Je me souviens en fait d'un temps glorieux où je me levais fort tôt le matin, mon cerveau étant complétement ramoli... et où, je regardais un dessin animé qui est resté mon emblême... Je me grille soudain mais je crois qu'il faut savoir réaliser quel bon enfant nous sommes parfois ! Crock Canard.
Une télé gigantesque, une femme sublime dans mes bras, un jardin qui laissait passer un petit vent frais dans mes draps, Quel moment délicieux était-ce ! je pouvais me laisser aller à la paresse des gamineries les plus salvatrices tandis que ni ma conscience, ni mon intellect ne fonctionnait.. je m'émerveillais de toutes choses... J'étais heureux.
Heureux de voir que les seuls problèmes qui se profilaient devant moi étaient de savoir si le canard allait finir par se faire dévorer par le crocodile, son meilleur ami de toujours, de comprendre pourquoi le maire de Canarville ne voulait pas poursuivre la construction d'un étang pour aider les canards désoeuvrés, de pester contre la pie voleuse qui accapara la montre du Crocodile en placant une plume sur sa table de nuit afin de faire croire à un vol commis par un canard de la ville... heureux que les choses se terminent toujours bien... même lorsqu'on est proche d'une guerre thermo-nucléaire entre les deux races... tout se termine bien... toujours bien... heureux...
Etait-ce un monde parallèle ? Je ne sais pas vraiment... les humains sont si différents parfois... j'avais l'impression de voir des bouts de réalités.
Voici comment il est présenté dans les programmes de TF1 :
La vie d’un gentil canard à Canardville, nommé Bill. Il a pour ami un alligator qui s’appelle Aldo. Bill aimerait pouvoir voler, mais les corbeaux se moquent de lui. Bill est entouré de sa bande de trois copains, des bons à rien qui le mettent souvent dans de drôles de situations !!
Comment vous le décrire moi-même... personnellement, non je n'y arriverais pas. C'est une ambiance d'ensemble qui reste ineffable. C'est à la fois simle et prenant. Malgrè la réalisation en image de synthèse, on se prend vraiment au jeu de ses personnages qui restent extrêmement attachants tant par leurs caractères humains que par les situations soumises au spectateur.
Il faut le vivre ce dessin animé.
Je me souviens avec délice de cette épisode portant un sujet somme toute complétement banal : le Canard pourchasse une mouche qui avait décidé de nicher dans son appartement et à la fin il pactise avec elle et décide de lui réserver un endroit, mais c'était vraiment bien mener de sorte qu'il y a des moments où le spectateur de plus de 8 ans (quoique il peut y avoir des mutations... c'est dangeureux...) sourit, s'agite, pouffe même puis se mettent quasiment à rigoler pour enfin s'exclaffer si jamais il rentre dans le délire du dessin animé... comme moi par exemple.
C'est pourquoi je préviens tout de même... il est peu conseillé aux coincés, aux gens trop sérieux ou aux élites intellectuelles de notre époque qui sauront y voir derechef "une bonne réalisation informatique pour les enfants".
Il faut bien se détendre un peu quand on est en fac...
Ces trois derniers jours, j'ai procédé, et je pense que ce n'est pas fini, à une recherche sur deux sujets particulièrement intéressant sur la fameuse période, mais néammoins encore trop peu connu, de la Première et Seconde Guerre Mondiale.
Je ne parlerais pas ici de l'aspect évènementiel mais de l'aspect politico-militaire de cette période par le biais de trois organismes renfermant un foisonnement d'informations : le 1er étage de la Chambre de Commerce de la Ville de Marseille possédant un bureau d'archivage sur l'activité maritime en méditerranée assez impressionante, le Service historique de l'armée de terre situé à Vincennes mais disposant de plusieurs relais informatiques ou l'on peut y consulter ces archives dont Arles, Clermont-ferrand, Nice et Bordeaux et la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine de Nanterre.
Nous avons, avec un ami de Master, procédé au recensement des punitions et des dégradations punitives réalisées dans l'armée britannique lors des mutineries de 1914 à 1920. J'ai proposé à mon ami, afin de donner plus de relief à son mémoire, de replacer le débat dans le discours historiographique. Le questionnement qu'il a choisi d'adopter s'avère poser le problème des cours martiales britanniques lors de la 1er guerre mondiale ainsi que leurs conséquences institutionnelles et humaines.
Dans le même temps, notons que je devais moi-même travailler sur les Conceptions militaires du Colonel De Gaulle dans les années 30. Pour cela j'ai mis en avant le questionnement suivant : Etait-il réellement novateur pour son époque ? Quelle est la part de mythification s'il y en a une ? Avait-il la solution ? Bref... le problème (pour moi, hors compte rendu) était de savoir si De gaulle avant sa position de Grand Général, Chef de la Résistance Officielle de la France, c'est à dire avant la défaite de 1940, était déjà De Gaulle. Dans le même temps, cela me permet de mettre en lumière cette défaite et, au lieu de la fuir comme une honte nationale et humaine, de la voir comme un sujet de réflexion et d'Histoire.
Je parlerais donc prochainement de ces deux sujets séparement dans les prochains jours.
Ismène : Tu n'as donc pas envie de vivre , toi ?
Antigone : pas envie de vivre...Qui se levait la première , le matin, rien que pour sentir l'air froid sous sa peau nue ? Qui se couchait la dernière seulement quand elle n'en pouvait plus de fatigue, pour vivre encore un peu de la nuit ? Qui pleurait déjà toute petite , en pensant qu'il n'y avait tant de petites bêtes, tant de brins d'herbe dans le pré , et qu'on ne pouvait pas tous les prendre ?
Il est des choses, parfois, que l'on accompli contre son grès. Par colère, par amour, par l'obligation de l'instant. Plus je relis cette échange et plus je me dis qu'il est parfois difficile de distinguer ce que l'on fait, ce que l'on veut faire, ce qu'il faut faire et ce qui est fait.
Ce que l'on fait reste seulement ce que nous voyons de notre action.
Ce qui est fait demeure la réalisation de nos actes dans la réalité visible.
Ce que l'on veut faire est emprisonné dans notre esprit.
Ce qu'il faut faire est présenté à notre jugement par l'ensemble de nos sentiments et de sensations.
Faisons-nous vraiment ce que nous voulons ? Voulons-nous ce que nous faisons ? Faisons-nous ce qu'il faut faire ? Ce qu'il faut faire est-il faisable ?Comment faire lorsque plusieurs possiblités se présentent en désordre ?
Ce passage d'Antigone montre vraiment les décalages successifs que connait aujourd'hui, je crois, beaucoup d'esprits... (dont je fais le premier parti) peut être même sans s'en apercevoir... . Elle aime la vie dans toutes ces extrêmités et rien dans ces actions n'est un acte suicidaire, rien est irréfléchi, rien dans son comportement est folie. Tout est devoir, passion, honneur et entraîne la mort...
Monsieur Aberlin le 17-02-2006 à 12:33:26 #
Oué, bon la je crois que j 'ai pas tout compris parce que moi j'en étais resté à la blague de la pute bleue et du pot de yaourt mais bon.... A tout hasard, ce que vous dites ça a rien avoir avec l'anthroporphomisation des arbres???
thyrana le 13-02-2006 à 12:26:17 #
Le problème n'est pas dans la perception de ce que nous avons choisi et appliqué mais dans le concept même du choix. le regret lui même n'est qu'une préfiguration d'une autre réflexion, plus ingénue et plus utile peut être, qui est de savoir si ce décalage persistant entre notre moral, notre volonté, notre perception et note action conduit vraiment l'homme à accomplir ce qu'il veut vraiment et donc à se demander si l'homme est un être de volonté.
shadow le 13-02-2006 à 11:51:00 #
Ce qui est fait est fait. Que nous ayons fait le bon ou le mauvais choix, nous avons fait un choix, notre choix! Il n'est pas a remettre en question, on peut toujours dire, "oh mais si j'avais fait ca..." , de toute facon on ne peut pas revenir en arriere. Avant de se lancer il faut, si on en a le temps, examiner les possiblites: Qu'est-ce que je veux faire? Est-ce faisable? Qu'est-ce que je dois faire? ... En toute evidence nous allons faire le choix le plus judicieux (en cet instant et a nos yeux ...). :}
Tu es Lâche, vil penseur
Car, pour un coeur isolé,
Tu viens d'abattre ton coeur,
Esprit de ton secret.
Celui qui faisait force,
Même quand on ne l'avait plus,
Apparaît sans écorce,
Insatisfait et déçu.
Vois que le temps m'a pris
Pour te forger un "toi"...
Vois combien tu m'as trahi,
Et par cela même, ta Loi.
Vois ton impuissance,
Résultat de ta perte.
Vois toute ta puissance,
Qui, à jamais, déserte.
Tu n'es qu'un corps vacant
Et au-delà des mots,
Tu n'es qu'un être errant
Sans beaucoup de drapeau.
Parmi donc ces sieurs,
Au coeur déjà servi
Tu épouseras ta soeur,
Ta véritable amie.
Mais c'est plein de douleur
Qu'un jour tu comprendras
Que par dix ans de coeur
Combien coûte un seul bras.
Tu es faible, petit homme
Car tu as rejeté,
Le seul pacte en somme
Que tu pouvais signé.
Quel pacte ? Celui d'être honorable.
Celui de pouvoir dire, Je le suis !
J'en suis capable...
Mais outre ce fait qui nuit
Et nuira à jamais...
Tu as sauvé un couple,
Encore un autre... Brisé ?
Regarde un peu l'avenir
S'affichant à tes pas.
Il ne peut que conduire
Au seul intérêt : trépas.
Tu n'as d'encre aujourd'hui
Que pour démolir ton ombre
Il est seul mais lui luit...
Dans un reste fort sombre.
Il t'appelle et te crie :
"Personnage, rend ton corps !"
De ta langue, interdit
Tu répondras sans efforts.
Tu hurleras en silence
Car Je t'ai bien formé.
Tu pâtiras et je pense
Que tu finiras mort née.
A qui la tâche de te soulever ?
A celui qui s'en va ou qui a tout donné ?
Serait-ce encore à moi que se tourne ton nez ?
Alors détourne le donc, car moi, c'est fait.
L’enfer cherche lueur
Dans un homme, un vrai.
L’enfer n'a point de cœur.
Continue à errer.
Tu voulais ta pucelle,
Eloquente à ses heures,
Tu la voulais, c'était elle !
Comble de mon malheur…
Tu es seul, pauvre fou !
Avec ta peine et tes regrets…
Tu es loin de mon goût...
Et des espoirs passés...
La glace ne tarit plus de le rappeler :
Tu as perdu tes rêves
Et moi, une éternité !
Bon puisque tout les blogs en parlent, il faut bien s’y mettre aussi.
Ce soir, j’ai écouté attentivement le fameux juge burgeaud, ou du moins, les passages choisis par le journal de TF1. A la base, je ne m’intéresse que peu aux affaires juridiques... cependant, avec le matraquage qui a sur cette affaire, c'est assez dur de ne pas s'y intéresser.
Et là, celui qui me lit se dit, "il n'a pas été touché par cette affaire, c'est un monstre"... non. J'ai été touché, bien sûr, par son sujet mais, comme déjà je ne comprend pas grand chose au Droit... que, pour moi, tout ca, c'est un peu comme de la paperasse cumulative... et qu'il n'y a pas d'autres protections individuelles que celle du contrat féodal dans les limites du territoire de son seigneur, et que... non, excusez-moi, les cours de médévial qui m'enserrent subitement.
En fait, j'ai beau essayé, j'ai beaucoup de mal à m'intéresser au Droit contemporain en général. Ce n'est donc qu'avec des yeux naïfs et populaires que je porte un regard sur cette affaire (et c'est pour cela que je ne me suis jamais exprimer sur ce sujet).
Il parait que le témoignage du juge burgeaud était quelque chose de très attendu. Avant celui-ci, j'ai entendu beaucoup de chose à ce sujet : on a parlé de lynchage médiatique, de problème du système juridique francais, d'incompétence du juge, de pédophilie, de suicide, d'accusés à tord... bref, tout ce qui tourne autour de cette affaire avait l'air de se tenir entièrement dans cette phase finale : que dira le juge pour sa défense ?
Sa défense... le terme résonne un peu mal dans mon esprit. Non que je le trouve pas approprié si celui-ci a envoyé 13 personnes non coupables... mais je ne sais pas si lorsqu'on fait une erreur dans le cadre de son métier, on peut être considéré comme volontairement responsable.
J'ai donc écouté ce qu'il avait à dire sans vraiment avoir d'opinion préconcue comme tout ceux qui ont déjà suivi l'affaire depuis le début. Enfin, je veux dire plutôt sans avoir pu juger au préalable les indices portés par l'un et l'autre des deux camps pour me faire une opinion.
Tout ce que je savais c'est que : "la justice française allait mal" comme le titrait une émission d'ARTE qui en parlait justement il y a une semaine. J'avais l'impression que ce petit homme chétif, menue et tout tremblant avec son costard usé portait l'ensemble des paradoxes de notre justice en cet instant.
Ainsi donc, je parle librement et sans influence puisque je n’ai pas vraiment suivi de très près l’affaire, sauf contraint et forcé par les répétitions incessantes du journal parlé depuis quelques années maintenant.
Alors, que voyait-on ? une grande assemblée de "prélats" bardés de titres universitaires qui pointaient du doigt UN homme. Derrière eux, des journalistes d'un coté qui scrutaient la moindre larme, ou le moindre scandale, et les victimes du jugement de l'autre, qui dévoraient, par des yeux de braises, l'accusé mis au ban.
Les questions posées au juge furent assez accusatrices. Sous prétexte d'essayer de "comprendre" l'affaire, j'ai plutot ressenti un préjugé de la part de ses pairs : Pour moi, il était assez clair qu'il était là pour se faire démolir.
En même temps, je me dis que s'il avait fait consciencieusement son travail et qu'il n'avait rien à se reprocher profondemment, il ne serait peut être pas aussi mal à l'aise et aurait répondu d'une manière plus... professionnel.
Car, du coté du Juge Burgeaud, il faut dire que ce fût assez pathétique. Au tableau purement physique que j'ai réalisé tout à l'heure, il faut rajouter ses réponses et son attitude... et c'est là où on s'apercoit qu'il y a comme un décalage.
Ai-je vu un juge d'instruction, conscient des procédures, connaissant le dossier sur le bout des doigts, ayant à l'esprit l'ensemble des institutions avec lesquelles il travaille tout les jours ?
Non. J’ai eu l’impression plutôt de voir un étudiant de droit en deuxième année à son oral de fin de semestre.
J'ai dit tout à l'heure que les questions étaient orientées. C'est vrai mais les questions de Droit pur, elles, ne l'étaient pas. Quand on demande à un juge quelle est la procédure de travail à réaliser en telles ou telles situations, quelles sont les institutions auxquelles il faut faire appel, et qu'il répond soit AghhgaAghh.... ou MhhhmmmmmZiiittss ou encore qu'il répond à coté... je me dis que cet étudiant est recalé... seulement voilà... il a déjà les diplômes.
Le problème en soi n'est pas grave : il peut arriver à un historien (au hasard) de mal estimé un document, de ne pas y voir l'essentiel, de faire des contre-sens... ca arrive à tout le monde, même dans sa propre spécialité ! Seulement, sauf si ledit document contient les secrets de la pierre philosophale, il n'y aura jamais mort d'homme pour ca. Dans le cadre du métier de juge, les conséquences sont plus importantes.
Car à la question, était-il sincère ? Comme ca, de visu... j'aurais répondu oui. Cependant, j'ai entendu parlé les victimes par la suite... et d'après eux, c'est un hypocrite... un homme faux et sans regret... Je peux les croire... après tout, l'ensemble des témoins sont unanimes à ce sujet...
Ne voyait-on pas également un coupable qui baissait la tête comme pour recevoir sa punition ? Je l'ai parfois pensé... c'est ce qui semblait..., pourtant encore une fois, à le voir comme ca...
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de notre bonne République Française, s'est alors exprimé à la fin du journal. Il était très attendu lui aussi sur un autre grand terme entendu moult fois : l'"Après d'Outreau"... faut-il une réforme de la justice et de quelle ampleur ? (encore une fois, je ne fais que re-poser la question). Franchement... il aurait pu ne pas venir...
Ses paroles furent, d'après moi, totalement absente d'intérêt... par rapport aux réformes par exemple, il propose encore des réformes de législations alors que ce sont des réformes de terrain sur les institutions profondes dont la justice française a besoin...
J'ai retenu une phrase agacante : "Parceque vous comprenez, là tout les français en voyant cette affaire, se demande et si c'était moi ?"... alors certes j'ai compris ce qu'il a voulu dire... cependant... si dans la vie on a besoin de se replacer au centre des choses pour qu'elle nous concerne enfin... si c'est la peur que des trucs nous arrivent qui nous font comprendre le malheur des autres... si on ne peut pas s'attrister d'un problème dont on ne connait pas l'existence profonde... si on est pas capable de penser à une affaire aussi dure et violente sans se dire qu'on pourrait nous aussi y être impliqué... c'est que nous sommes tombés bien bas.
Au demeurant, j'ai la naîveté de croire que tout les phénomènes, tout les problèmes qui touchent notre grande nation... nous concerne tous.
En fin de compte... voilà... je pèse le pour et le contre et je n'ai toujours pas d'avis sur cette affaire... Deux thèses se profilent à mes yeux, une cohue en colère qui souhaitent la mort d'un jeune juge qui a commencé sa carrière avec la plus grave faute de sa vie ou un juge sans moral qui a voulu à tout prix trouver des coupables, qui a jugé pour d'autres raisons que la pure recherche de la vérité... d'autres thèses pourraient certainement être établies... mais je ne les ai pas vu.
Je me garderais donc bien, et je pense que même les juristes compétents qui ne sont pas un minimum impliqués dans cette affaire devraient en faire de même, d'émettre un avis tranché sur la question.
En fait, si ce genre d'affaire permet de faire comprendre à la France qu'elle se construit sur le Droit le plus minutieux et le plus élaboré au monde, à égalité peut être avec l'anglo-saxon (et encore) mais qu'elle a de grosses lacunes dans son application empirique... alors... il faudra se dire que l'erreur en elle-même aussi horrifiante qu'elle puisse être... aura été utile au moins à une chose.
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